mardi 28 mars 2017

-Lueurs d’esprit-mMms-28/03/2017-

08 ans
Exquise
Loin
Mon cadavre

L’esprit
De près
De la nuit

Voyage sidérant
Sans encombre
De lumière

Partir sans bruit
Tout autour
S’enfuir

C’était mon premier voyage
Vers les familles des cœurs
Les lèvres closes
-11h23-

16 ans
Entreprise
De bien
Sans cravate

Les mots étourdissent
Et les idées fascinent
Au printemps

A partir de maintenant
Partage
Que des printemps

Que les âmes se relèvent
Les lunettes invisibles
Glissent en conquête

Rien n’appartient
Entre deux chances
A ta fontaine
-11h28-
24 ans
Jaillissement
Grise
Ma patate

Ma gueule ronronne
Et réverbère
Ma paresse

Sauce de la pensée
Se polissonne
La place des yeux

La face de nos vœux
Ignore encore
Les sémaphores

Équilibre des souvenirs
Les avenirs emportent
Les ignorances
-11h35-
32 ans
Avenantes et fières
Les paroles
Sans dialogue

Tous vont à l’écoute
Les mains posées
L’oreille en voûte

Tous auront de parole
Les lèvres d’oser
Sans les mains

Tant pis
Même si je ne comprends
Tous lancent avancent

Étincellent et chantent
Échangent des secrets
Plus méconnus que l’amour
-11h40-
40 ans
Je change de voie
M’éloigne

Du disponible
Environnement salutaire
Pour des respirations

Il paraît
Dans sa veste
Que le monde s’écroule

Il disparaît
Les pieds presque nus
Dans ses pensées

Il réapparaît
Dans une seconde
Une lueur encore triste
-11h45-

48 ans
Bondir
Hors de soi
Rebondir

Sur des mots solides
Gaspillent
Immobiles

Les teintes et les tombes
A la douleur passée
A la pêche au pleur

Hors de soi
Soupirer de l’autre
Et désemparé

Laisser la ronde
Se cristalliser
En vagabonde
-11h49-
56 ans
J’ai des pas lucides
Une auréole luciole
Contemplation

La fidèle nature
En brin de soleil
Et du vent

Les cailloux chemins
Les roules d’avance
Et se laisser

C’est si mobile
De la pensée
Et des sourires

Assis enfin
Je consolide
Mes régals
-11h54-
64 ans
Enfin j’abdique
Replongent
Mes réflexions

Dans la liberté
Des vendanger l’été
En graminées

De moudre et moulurer
Les pentes de sable
De la mer

S’échapper du levant
Du frais et du malin
Brise

La promenade
La respiration
En quelque devenir
-11h58-
72 ans
Cette fois c’est fait
Polissonne
De retomber

De pire en corps
Presque souffrir
Se laisser prendre

Je descends souvent
Vers le silence
D’une piste perdue

J’emmène au vent
Les quelques lignes
De ton écriture

Et en vacances
S’éteignent même
Les phrases roses
-12h04-
80 ans
Merci le temps
Tu repasses
Ma peau flétrie

Soliloque du voisin
Aux restes des plus jeunes
Les flibustiers

Parabole du livre
Au prochain attentat
De mon sang

Passe décolle titre
L’étendue couture
Des pièces d’un mot effiloché

Pestiféré
Il ne me reste plus
De vivre
-12h10-







88 ans
Tu es le dernier
Des piétons
Avant moi

Tu étais le plus solide
Encourage-moi
A te suivre

Tu bagatelles du chant
Et tu fluidivores
Les souvenirs

Parler sans cesse
A tout instant
Les pages magiques

Les maisons nouvelles
Et éternelles
Pour un temps
-12h14-

mardi 7 mars 2017

-Vaisseau du cœur-mMms-

Vaisseau des langueurs et du temps
Les pieds fermes sur le pont calés
Les doigts serrés Mon poids balance
Rien à l’horizon de la belle mer
Moins de temps moins de galère
Le jour où s’est enfin finie la guerre
Le tour du revenir maintenant vers la fin
Du plaisir de redécouvrir ton sourire
De retrouver les pierres blanches et sèches
Les vents salés et les petites fenêtres
D’où passent presque les raides lumières
D’où sentent tant les herbes et les thyms
Les épices du ciel au soleil bleu
Les doigts serrés au bord du bastingage
Le moteur tiendra jusqu’à mon arrivée
Un vieux rafiot de toutes les traversées
De contrebande et pour un passager
D’ensuite à pied rentrer et reposer
Mes flasques os mes souvenirs rosés
A mon retour enfin te retrouver
Et semer dans la terre aride et fière
Toute une tendresse oubliée au plat des batailles
La paix des langueurs et les failles du cœur
-12h42-
ULYSSE PROMENADE

Laisse courir
Poils longs
Et aboyer

Le long des champs
Des senteurs
Oiseleur

Gambader laisser
Après les oiseaux
Du printemps

Dans tous les sens
Poils aux vents
Aboiement

Laisse revenir
Ballade à patte
Ballade du lundi
-11h40-

Le chien Ulysse
De race grise
Grec et fier

Allongé au soleil
Comme un toit
De blanche maison

De petits yeux fanés
Une robe étendue
Surveiller

Garder les enfants
De tendre et de calme
La sieste

Ne t’approche pas
Il en a oublié
Ce n’est pas les siens
-11h45-


Un jour parti
Museau en l’air
Le regard clair

Il n’est pas revenu
Pris la clé du temps
Sur la terre

Après un lapin
Traces des crocs
Le lapin mort

Après le chat et l’oiseau
Traces de crocs
Les enfants grands

Il avait beau être vieux
Son moment de partir
De s’enfuir
-11h52-
Le poil fade
Le nez usé
Le dos rond

Le soir sale
Le pied rusé et bon
D’avoir gambadé

A l’abandon
Posé dans les ronces
Sa carcasse

Laisse dormir
Sans pouvoir revenir
Périple trop long

Une passade parabole
Il n’a pas retrouvé
Le sentier de la maison
-12h14-