vendredi 28 mai 2021

 




-Panser (début)-

-mNIm-

-24/05/2021-


Souvent Elle refaisait les pansements du père Avec hargne et délicatesse

Elle tirait la compresse Du bout des doigts Les lunettes sur le nez

Et posait les pommades Si doucement Que le frais se sentait à peine

Elle était si concentrée Qu’elle en oubliait son corps A se détendre

Elle remplit cette office Avec une simplicité gracieuse Et se grattait la fesse

Parfois Avant de s’en laver les mains Et de partir dans le jardin

Là Elle cueillait plantes odorantes Et feuilles médicinales Au panier

Tantôt Dans la contre-allée Derrière le tilleul Encore vert en cette saison

De temps en temps Dans le sentier de terre Où venait pousser des fleurs

Une fois retournée dans la maison Elle coupait Taillait Frottait les herbes

Dans un jus Avec trois glaçons S’il vous plait Elle laissait tremper

Si la visite se prolongeait Elle entrouvrait la porte Pour écouter

Le père dormait profondément Je sortit trois sous de la cagnotte

Je la regardais partir Les fesses couvertes d’une robe à pois Jaunes et Verts


-15h27-




-Pensées (suite)-

-mNIm-

-24/05/2021-


Tous les matins Elle repassait dans la maison Pour les tâches du jour

Le pansement changeait de couleur Et la bande se serrait sur la plaie

Les décoctions ne sentaient pas une bonne odeur Dans la pièce principale

Elle avait posé les pots A l’autre bout de la table Nous n’y touchions pas

Nous regardions ses ongles gratter les peaux des abricots D’ailleurs

Nous ne savions pas Où elle les avait trouvés Peut-être une autre maison

Quand le temps était là Elle préparait des kilo de confitures d’herbes

Nous les mangions Les vendredi Après un repas d’une grosse tranche

Sa robe légère tombait sous le vent Et aimions scruter ses poches

Nous y trouvions des formes saillantes et des petits trous de ciseaux

Elle portait des ses bras En revenant du jardin Des couleurs de rouges

Le Père aimait le parfum de la vieille mère Qu’elle remplaçait mal

Elle sentait les racines terreuses Et le silence de la campagne en Automne

-15h37-




-Penchée (encore suite)-

-mNIm-

-20/05/2021-


Elle s’en allait Les fesses pendantes Sous notre œil fatigué d’observer

Elle avait sa robe à pois Rouges et bleus Ce lundi-ci Bien sûr que si

Hier elle était vêtue d’une peau translucide Comme une fleur de coquelicot

Chaque jour Elle changeait d’étoffe Mais gardait la même coupe de robe

Supposons que vous gagniez dix mille deux sous Qu’en feriez vous au juste

Quel serait votre rêve le plus vrai Celui-ci animera-t-il vos pensées

Un jour J’ai reçu un chèque plus gros que les autres Qu’allais-je faire

Je me suis mis à deviser sur les cadeaux Tout autour de moi Et les miens

Je devrais me limiter La somme n’était pas si gigantesque En fin de compte

Et je me trouvais à offrir beaucoup plus que d’habitude Avec frénésie

Avec la sueur au front Je ne m’endormais plus Avec mon imaginaire financier

Elle De son coté n’avait pas hésité longtemps Elle avait acheté des étoffes

Des toiles légères Des coupons dorés ou argentés Des pièces des soies

Et elle couvrait ses arrières Pour agrémenter le regard de ceux qu’elle savait la scruter


-16h02-




-Gratter (et fin)-

-mNIm-

-17/05/2021-


Une picoterie

C’est quand ça gratte

Ici ou ailleurs


Dans ton jeans

Entre deux pansements

Sous ses jupes


Celle du père

Pour cause les herbes

Et les confitures


Avec du poivre

Dans les cheveux sales

Avec du sel


Avec le temps

J’espère que le Père ira bien

Pour qu’elle revienne


-16h17-

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