-A fleur de pensée-
-mNIm-
-16/11/2020-
J’étais allongé Près de Marguerite Prêt du trèfle Et de la luzerne
Est-ce le soleil Est-ce le sommeil Est-ce le cri du coq A cinq heure du soir
Mes pauvres paupières fières A t’observer Comme la colline recouverte
Découverte de tes paroles folâtres Avec un zeste de silence et de joie
Plus je m’enfonçais dans mes pensées Plus je retrouvais la surface des choses
Je voyais ton corps Sage Changer le sens de ma destinée Pour le pire
Tu es meilleure que la bise Pénétrante Dans mes narines de la famine
Tu es aussi légère Sur ta tige Je t’effeuille Je plonge mes songes du diable
Je n’écoute plus rien je ne vois bien que les nuages déjà partis si lointain
L’accroche au odeur des feuillages Le partage du bonheur Dans ma poche
Mes mains touchent Une jupe Comme le champignon Une corolle
Mes rêves s’affolent N’ai plus le rappel Mes oreilles oublient le vite
J’ai pris mon temps Et avec splendeur J’ai retrouvé la senteur des roses
Leurs pétales fétides Leurs tremblements suffisent A être sûr de ce moment-là
Et si la transparence de la lunette sombrait dans ton dehors Pourtant je te découvre
-17h30-
-Dans l’égrégore-
-mNIm-
-10/11/11/2020-
Sur une barque Ensemble Ils ont laissé la trace Dans le journal d’un jour quotidien
Les uns sont inconnus D’avoir de rien Fait une sorte de passage vers l’autre bord
Sans se retourner Laissant flamme et d’enfants les longs soupirs
Glacée la mer Noircie par le soleil Aussi absent que l’autre lune de sale
Froideur du grand silence De trois jours de voyage Sans accroche cœur
Assis sur leurs genoux Ont juré Du chemin à l’entière destinée Seraient nés
Sa pensée Ça penche sur le vide nouveau Méconnu Malgré la ruine
La fuite vers la paix Où en sont les secrets Comme un nouveau retard
Certains perdent le sang D’autres Sur le sol Croient en voir l’intermédiaire
La houle déborde tout Les planchers débarquent Sous les pieds les vagues
Les vagues sentiments Dans les cris intérieurs de la peur Plutôt mourir
L’horizon est bien loin Et tous posent d’autant Les questions vers la nuit
Et le soir est venu Le sombre était partout La côte n’arrive pas Fatras
Brisée L’embarcation se perd Ou presque encore Ils sont dans l’égrégore de la misère
-01h40-
Pour ouvrir les yeux
Il faut les fermer
Et sourire soupirs
-00h53-
-27/28/10/2020
-mNIm-
-Dans ton saint-
-mNIm-
-19/20/11/2020-
Oh la belle Avec ton saint à peine auréolé Et ta lèvre à peine ouverte
Et sent venir le cri de l’horreur et de la joie Je continue de lire
Tu te lèves Début du jour Loin du cauchemar Loin de la terreur du vide
Le livre est fini Le vide m’envahit J’aurais voulu connaître ton saint
Un homme avide A te regarder A mettre le briquet contre ta cigarette
Vêtu de larges draps Aux couleurs des pierres Genoux écrasés au sol
Venu de ton image Né pour répondre à ton angoisse récalcitrante
A sortir de tes mains Le travail des cailloux et du ciment encore frais
A prendre De l’envie de bâtir Le questionnement pour s’oublier
Avait pris la force de ton homme Et le même visage que le tien
Tiens le silence à briser Pour une réflexion Très près du centre
Le ciment coule Le lien revient Comme un souvenir à disparaître
Et ton sourire ne laisse pas venir Un monstre pareil Oh la belle
-00h22-
-Fort d’un cauchemar-
-mNIm-
-19/20/11/2020-
Une crème sur ta peau Le sourire aux lèvres Tendues vers la foi
De sentir ses bouches venir à elle Comme elle est belle Si belle
Si enivrante de porter l’espoir Dans l’espérance donnée au soir
Si édifiante De former avec sa chemise de nuit Un rêve de noir
Et le camionneur change sa roue Dans le froid de sa banquise
Et le roturier recompte le noir de la bougie Pour faire sa gloire
Et l’embouchure de la trompette A trouver sa place Dans le si
Si le silence avait continué Pour échapper au rond du naufrage
Si la galette trop réduite par le feu Sortie toute mangée du jeu
Je me demande si je pourrais m’approcher quand tu dormiras
Je voudrais tant poursuivre ton sommeil Avec un leste de mes doigts
Collé contre tes yeux Tout pétillants de rêves Je te hume Je t’inspire
Et je frôle l’envie de prolonger mon rire abattu Hors de mon cauchemar
-00h37-
-Naissance (début)-
-mNIm-
-02/11/2020-
La fabrique de bébés Se portent bien Les trois Mais je n’en voulais qu’un
Alors j’ai déchiré les papiers Les autres noms me plaisent très peu
Les lutins givrés auraient pu s’appeler comme eux Dans leur beau pays
Mais je ne souhaitais pas donner Les deux autres prénoms étaient caduques
Avec un nom de famille pareil Impossible d’être discret Une fois de plus
A l’infini joyaux A sa naissance Avec une bouteille de « ça mousse » Ouvrons
Les bords de la mer étaient accueillants Mais tout de même Possible
Impossible de le boire Au gobelet d’argent Au coude levé A sa santé
Un tour de vis Un nœud coulant Arrimé sur un bloc de gros béton
Le rivage Sorti d’un conte de chevalier A l’accrochage A cheval
La voile était levé Le voile était enlevé La bête devant nos yeux
Je pouvais repartir Le voyage était incertain Mon ignorance Totale
Pour ce moment-là Je me ruinais A suivre sur la carte La place des îles
Le port était clos Dû à la tempête Avec une ouverture possible prochainement
-11h37-
-Baptême (suite)-
-mNIm-
-02/11/2020-
Merci de respecter la distance entre vous et la vitrine C’était écrit
La glace est cassée Ne restait de la devanture du chapelier Qu’une trace
C’était écrit sur la porte Le chef de bord Aussi algérien que moi lutin
La maison du beur Nous l’appelions Arrivé Maison fondée en 1927 Surement
Le capitaine était maintenant ratatiné Devant son écran Radar
Aiguille du midi Du minuit Du vent Forcément Il surveillait tout
Même le cadis de la belle Angèle Même les petits vieux sur le banc
Le mousseux allait coulé à volonté Le baptême arriverait demain
Pains français anglais viennois Tout est prévu Sauf le temps
Peut-être soleil avec des rafales Au dessus de nos têtes Avec discrétion
Nous voulons fuir la civilisation Prendre le large De la barge
Nous étions presque prêts Près du bastingage Prêts à tout engloutir
Pains chauds pour diner Conserves des âges de la vie Fraîcheur à boire
Je t’ai prise par la taille T’ai glissé le nom de l’île A reconquérir
A qui donner compliment et ruine sur la terre ferme Nous allions
-11h48-
-Mariage (et fin)-
-mNIm-
-02/11/2020-
Je tu vas
Vaisseau de mon amour
S’évader
En rougissant
Ta coque te soutient
Timidement
Ta cabine
Aussi large qu’un petit pois
Ta bobine
Avec un non
Je n’oserai repartir
Sans ton cœur
A moteur
Tirons les bords à bord
Cabotage
-11h53-
-Sans cérémonie-
-mNIm-
-02/11/2020-
La glace était fondue Brisée Emiettée Les verres gisaient sur le sol Là
Jour de fête J’aurais bien aimé Prendre Au large L’air heureux
J’avais travaillé comme un sourd Pour porter mes rêves Jusqu’à la réalité
Le mat était encore baissé Le moteur sentait l’huile déjà rance
Arrête tes salades Tu me disais D’autre chose dans la vie Encore l’amour
J’aimerai t’emmener Vers le soleil levant Levant les yeux de tes merveilles
En attendant le beau temps La vitrine du capitaine Sans la vitre cassée
Une barque de carton Un vaisseau pour navigoter Calmer nos envies
La maquette était à l’échelle Un dixième de mes songes Allez On s’en va
Sans frapper Nous sommes entrés dans notre avenir Pour toujours
Les amarres étaient jetées Mais sans sourciller Nous quittions tout
Les plages languissantes Les falaises hautaines et calmes Et les dire
Comment allaient-ils nous attendre Devant la vitrine Sans la vitrine
Je ne reverrais plus la barque de carton Nous ne le savions pas encore Pourtant
-12h30-