lundi 30 novembre 2020

-A fleur de pensée-

-mNIm-

-16/11/2020-


J’étais allongé Près de Marguerite Prêt du trèfle Et de la luzerne

Est-ce le soleil Est-ce le sommeil Est-ce le cri du coq A cinq heure du soir

Mes pauvres paupières fières A t’observer Comme la colline recouverte

Découverte de tes paroles folâtres Avec un zeste de silence et de joie

Plus je m’enfonçais dans mes pensées Plus je retrouvais la surface des choses

Je voyais ton corps Sage Changer le sens de ma destinée Pour le pire

Tu es meilleure que la bise Pénétrante Dans mes narines de la famine

Tu es aussi légère Sur ta tige Je t’effeuille Je plonge mes songes du diable

Je n’écoute plus rien je ne vois bien que les nuages déjà partis si lointain

L’accroche au odeur des feuillages Le partage du bonheur Dans ma poche

Mes mains touchent Une jupe Comme le champignon Une corolle

Mes rêves s’affolent N’ai plus le rappel Mes oreilles oublient le vite

J’ai pris mon temps Et avec splendeur J’ai retrouvé la senteur des roses

Leurs pétales fétides Leurs tremblements suffisent A être sûr de ce moment-là

Et si la transparence de la lunette sombrait dans ton dehors Pourtant je te découvre


-17h30-




-Dans l’égrégore-

-mNIm-

-10/11/11/2020-


Sur une barque Ensemble Ils ont laissé la trace Dans le journal d’un jour quotidien

Les uns sont inconnus D’avoir de rien Fait une sorte de passage vers l’autre bord

Sans se retourner Laissant flamme et d’enfants les longs soupirs

Glacée la mer Noircie par le soleil Aussi absent que l’autre lune de sale

Froideur du grand silence De trois jours de voyage Sans accroche cœur

Assis sur leurs genoux Ont juré Du chemin à l’entière destinée Seraient nés

Sa pensée Ça penche sur le vide nouveau Méconnu Malgré la ruine

La fuite vers la paix Où en sont les secrets Comme un nouveau retard

Certains perdent le sang D’autres Sur le sol Croient en voir l’intermédiaire

La houle déborde tout Les planchers débarquent Sous les pieds les vagues

Les vagues sentiments Dans les cris intérieurs de la peur Plutôt mourir

L’horizon est bien loin Et tous posent d’autant Les questions vers la nuit

Et le soir est venu Le sombre était partout La côte n’arrive pas Fatras

Brisée L’embarcation se perd Ou presque encore Ils sont dans l’égrégore de la misère

-01h40-




Pour ouvrir les yeux

Il faut les fermer

Et sourire soupirs

-00h53-

-27/28/10/2020

-mNIm-



-Dans ton saint-

-mNIm-

-19/20/11/2020-


Oh la belle Avec ton saint à peine auréolé Et ta lèvre à peine ouverte

Et sent venir le cri de l’horreur et de la joie Je continue de lire

Tu te lèves Début du jour Loin du cauchemar Loin de la terreur du vide

Le livre est fini Le vide m’envahit J’aurais voulu connaître ton saint

Un homme avide A te regarder A mettre le briquet contre ta cigarette

Vêtu de larges draps Aux couleurs des pierres Genoux écrasés au sol

Venu de ton image Né pour répondre à ton angoisse récalcitrante

A sortir de tes mains Le travail des cailloux et du ciment encore frais

A prendre De l’envie de bâtir Le questionnement pour s’oublier

Avait pris la force de ton homme Et le même visage que le tien

Tiens le silence à briser Pour une réflexion Très près du centre

Le ciment coule Le lien revient Comme un souvenir à disparaître

Et ton sourire ne laisse pas venir Un monstre pareil Oh la belle


-00h22-




-Fort d’un cauchemar-

-mNIm-

-19/20/11/2020-


Une crème sur ta peau Le sourire aux lèvres Tendues vers la foi

De sentir ses bouches venir à elle Comme elle est belle Si belle

Si enivrante de porter l’espoir Dans l’espérance donnée au soir

Si édifiante De former avec sa chemise de nuit Un rêve de noir

Et le camionneur change sa roue Dans le froid de sa banquise

Et le roturier recompte le noir de la bougie Pour faire sa gloire

Et l’embouchure de la trompette A trouver sa place Dans le si

Si le silence avait continué Pour échapper au rond du naufrage

Si la galette trop réduite par le feu Sortie toute mangée du jeu

Je me demande si je pourrais m’approcher quand tu dormiras

Je voudrais tant poursuivre ton sommeil Avec un leste de mes doigts

Collé contre tes yeux Tout pétillants de rêves Je te hume Je t’inspire

Et je frôle l’envie de prolonger mon rire abattu Hors de mon cauchemar


-00h37-



-Naissance (début)-

-mNIm-

-02/11/2020-


La fabrique de bébés Se portent bien Les trois Mais je n’en voulais qu’un

Alors j’ai déchiré les papiers Les autres noms me plaisent très peu

Les lutins givrés auraient pu s’appeler comme eux Dans leur beau pays

Mais je ne souhaitais pas donner Les deux autres prénoms étaient caduques

Avec un nom de famille pareil Impossible d’être discret Une fois de plus

A l’infini joyaux A sa naissance Avec une bouteille de « ça mousse » Ouvrons

Les bords de la mer étaient accueillants Mais tout de même Possible

Impossible de le boire Au gobelet d’argent Au coude levé A sa santé

Un tour de vis Un nœud coulant Arrimé sur un bloc de gros béton

Le rivage Sorti d’un conte de chevalier A l’accrochage A cheval

La voile était levé Le voile était enlevé La bête devant nos yeux

Je pouvais repartir Le voyage était incertain Mon ignorance Totale

Pour ce moment-là Je me ruinais A suivre sur la carte La place des îles

Le port était clos Dû à la tempête Avec une ouverture possible prochainement


-11h37-



-Baptême (suite)-

-mNIm-

-02/11/2020-


Merci de respecter la distance entre vous et la vitrine C’était écrit

La glace est cassée Ne restait de la devanture du chapelier Qu’une trace

C’était écrit sur la porte Le chef de bord Aussi algérien que moi lutin

La maison du beur Nous l’appelions Arrivé Maison fondée en 1927 Surement

Le capitaine était maintenant ratatiné Devant son écran Radar

Aiguille du midi Du minuit Du vent Forcément Il surveillait tout

Même le cadis de la belle Angèle Même les petits vieux sur le banc

Le mousseux allait coulé à volonté Le baptême arriverait demain

Pains français anglais viennois Tout est prévu Sauf le temps

Peut-être soleil avec des rafales Au dessus de nos têtes Avec discrétion

Nous voulons fuir la civilisation Prendre le large De la barge

Nous étions presque prêts Près du bastingage Prêts à tout engloutir

Pains chauds pour diner Conserves des âges de la vie Fraîcheur à boire

Je t’ai prise par la taille T’ai glissé le nom de l’île A reconquérir

A qui donner compliment et ruine sur la terre ferme Nous allions


-11h48-



-Mariage (et fin)-

-mNIm-

-02/11/2020-


Je tu vas

Vaisseau de mon amour

S’évader


En rougissant

Ta coque te soutient

Timidement


Ta cabine

Aussi large qu’un petit pois

Ta bobine


Avec un non

Je n’oserai repartir

Sans ton cœur


A moteur

Tirons les bords à bord

Cabotage

-11h53-



-Sans cérémonie-

-mNIm-

-02/11/2020-


La glace était fondue Brisée Emiettée Les verres gisaient sur le sol Là

Jour de fête J’aurais bien aimé Prendre Au large L’air heureux

J’avais travaillé comme un sourd Pour porter mes rêves Jusqu’à la réalité

Le mat était encore baissé Le moteur sentait l’huile déjà rance

Arrête tes salades Tu me disais D’autre chose dans la vie Encore l’amour

J’aimerai t’emmener Vers le soleil levant Levant les yeux de tes merveilles

En attendant le beau temps La vitrine du capitaine Sans la vitre cassée

Une barque de carton Un vaisseau pour navigoter Calmer nos envies

La maquette était à l’échelle Un dixième de mes songes Allez On s’en va

Sans frapper Nous sommes entrés dans notre avenir Pour toujours

Les amarres étaient jetées Mais sans sourciller Nous quittions tout

Les plages languissantes Les falaises hautaines et calmes Et les dire

Comment allaient-ils nous attendre Devant la vitrine Sans la vitrine

Je ne reverrais plus la barque de carton Nous ne le savions pas encore Pourtant

-12h30-