mercredi 30 octobre 2019

-Perle-
-mNIm-
-08/10/2019-

Il est gris Empli d’une boisson grise
Il s’est bu une belle gorgée Sans doute
Une liqueur de perle grise Fraîchement
Il a passé son année à suivre les boutiques
De chaque côté de la route d’Amsterdam
Le gris coulait aussi dans la rivière
Il est pris de gris même dans son village
Sur les trottoirs de boue de la longue rue
Mais ne s’est jamais demandé Pourquoi
Pourquoi le ciel est gris et le verre de gris
Pourquoi ses yeux n’ont jamais été bleus
Pourquoi le jaune du soleil obscurcit
Pourquoi son ventre couvert de cendre
Pourquoi les terrils ne vont pas à la montagne
Sans doute pour ne pas se plaindre du soleil
Alors les mains sur le visage Il boit
Il enveloppe son maintenant de triste
Il ne sait pas Quand partiront les nuages
Et il dit que la vie est une perle dans la nuit

-16h46-



-Le gris à la campagne-
-mNIm-
-08/10/2019-

Le Champagne de la Champagne Comment donc
Le campagne de la campagne Dans le pâté
Je suis dans le pâté Aujourd’hui J’ai gris
La boite de conserve contient le breuvage
Sur l’étiquette au Champagne de Champagne
Sur le couvercle un Campagne de campagne
Sur mon doigt Les dernières gouttes de jus
Entre pétillantes et poivrées Dégustons
Le père de ma viande Ça fait la paire
Le morceau de boisson Il a un gros grain
Tout est gris Sauf la rousseur de l’automne
Tout est pris Sans les rougeurs des nuages
Je marche sur mon pied dans le Champagne
Je bois la Champagne avec son accent Oh
Je suis tombé dans le pâté et dans la pâtée
J’ai été appâté Épaté dans un article
Le territoire de ses poèmes Sans plaie
Le contraire de Tu me ressembles Laid
Tout est beau Nourriture et boisson
Tout est bon la campagne de la Champagne
Tout est gris et je pétille dans mon corps


-17h07-



-Trop vite gris-
-mNIm-
-08/10/2019-

Le père Pierre me jette la pierre fendre
Le mendiant vient de finir d »être cuit
Le mendiant le croque Comme un vain
Un moment impossible Aller plus loin
Le Pierre Père des gens de la rude rue
La pierre lente à déplacer si belle si grosse
La bosse dans sa chute Que dit le boss
Que veut penser les autres gris de lui
Les autres temps que l’on trouve dans l’oubli
Les aussi sont comme une perle noires
Rares et brillantes et Sales et Grises
La pierre de Pierre se pend à son cou
La face surprise Il l’écarte de son corps
Il lui écarte les bras et la jette au sol
La pierre Toute éclatée de toute la violence
Et de gris manteau Et de tard cadeau
Le présent à terre Abandonné Soulier
Souillé de porter l’idée d’être cuite
Et il croque dedans Et il s’étouffe
Et tombe sur le sol Juste à côté de la pierre
La boite de conserve déjà ouverte et vide
Et Trinquant Avec un gris de Toul Du jura ou d’ailleurs


-17h18-


-Ils n’ont pas de lunettes-
-mNIm-
-08/10/2019-

Enlève tes lunettes Pour te voir Autrement
Je suis gris de tout Dans le la chair chère
Je n’ai pas les moyens de regarder vraiment
Aujourd’hui J’ai le gris qui me gagne
Et Anne Feu nous plonge dans les murs
Les mains sont de fines taches d’eau grise
Le gris et le rose l’emportent à mes yeux
Et la pierre a disparu derrière les herbes
Et les poivres de Pierre épicent nos éclats
Un visage de droit et des tordus vêtus
De couverture de grosses toiles de la guerre
Le guère ne manquent pas Plutôt plusieurs
Plutôt l’ivresse du campagne de pâté
De grandes boites qui me concernent Guère
Guerre de choix Du Lequel je te bois
Les villages bordés de leurs yeux D’ailleurs
La campagne du Campagnol Laisse faire
La compagnie de la compagnie Et suivront
Des taches de jeux de bois et de pouls
Et battre mon cœur sous mes cheveux
Ce que je veux Sorti Sans mes lunettes


-17h42-


-Tout un tas et l’oiseau-
-mNIm-
-08/10/2019-

Tout un tas de toiles Appuyées au dur
Les fils les pendent par les fils du père
Et la file de tas de poil de mes pinceaux
Que jaillir de ce bleu de gris de la boîte
L’emboîtement de son cheval Regarde
L’allongement de son retard a le bonheur
Et quelques pas de pied Pas le pied bon
Beauté du carrousel de la vendange
Jette à Pierre de n’avoir rien regardé
Camarade Le trait très frais Fait au froid
Jubile Fantaisie Pastorale Et de son père
Coïncide avec le cramoisi ici l’absent
En terre Le brunissoir à poser ses chansons
Pas que des silences Aussi de corps muets
Ils observent Et se demandent dedans
Et le jeu du Vendredi Mais dis l’onde
Le nuage Aussi de gris Et va Et vais Et allait
Et le tas de taches de son pinceau de beau
Et la croûte de la chute du père Pierre
Qui n’avait rien bu Et semblait gris
Et le rose de la rose A emporter l’oiseau libre


-17h52-


-L’auguste Renoir-
-mNIm-
-16/10/2019-

Le vent sommeillait Comme une pluie de rêve
Auguste pensait à Renoir en regardant
La toile n’est encore qu’une vilaine ébauche
Le levant soufflait Et à l’ouest Le rond rouge
Mais la toile ne le rendait que misérablement
Des jus Des empreintes Des traits gris et la pluie
Auguste regardait ses lèvres Dans le plat à barbe
Aucune idée ne reniflait des bruits du dehors
Les enfants A l’école Hors du préau Criaient
Sans doute une tache brunie sur la palette
Il continuait à rêver de Gabrielle endormie
Une nuit pleine d’étoiles et de sommeil
Une chaise tordue Aussi sur l’esquisse
Une envie de caresse Avec le plat de la main
Un effacement sale Au ras des pâquerettes
Il savait que la lumière jaillirait de l’ombre
Gabrielle sommeillait Elle n’avait pas bougé
Son plat à barbe en guise de palette Ses lèvres
Ses hanches tombées Dans un long soupir
Le pinceau Un rouge lumineux En un quart de seconde
La toile se mit à respirer avec insistance
Doigts Pinceau Autre monde Juste avant le réveil
Le soleil caressait la plaine de vent
Gabrielle sourit Ses yeux sur la toile étincelaient


-18h51-



-La belle Gabrielle-
-mNIm-
-16/10/2019-

Il y a si longtemps que tu te rases devant moi
Laisse-moi dormir Les enfants à l’école
Tout à l’heure Le vent soufflait déjà
Qu’est-ce que c’est Cette tache de plat à barbe
Avec le brillant du cuivre Et mon rouge de toi
Avec le soleil Caresse la plaine Regarde
Tu as réussi avec trois traces de doigts Mes lèvres
Tu as fait La Gabrielle sommeillait Là
Je dormais dans un champ Au ras des pâquerettes
Ton cœur était détendu Je l’ai perçu
Ton bras prêt à tomber Je ne t’ai pas réveillée
Ton ventre et tes rêves respiraient ensemble
Qu’est-ce que tu fais avec ce petit rasoir
Je gratte la peau Le rond du couchant
Peut-être un peu triste Mais tes yeux bleus
Dans une nuit d’étoiles Sous la pluie
C’est la pluie qui m’a ouvert les yeux
Sur les carreaux Je voyais tes cheveux
Et sur ma main Ça ressemble à quoi
A la bague que je te passerai au doigt


-19h03-

-Ma redouce-
-mNIm-
-22/10/2019-

Pas ici Pas maintenant Pas froid Mais redoux
Lisait poésies au creux de son gros ventre
Il attendait de se taire pour mieux écouter
Et là Pas ici Pas maintenant Elle commençait
Ce jour-là Il pleuvait des nuages très gris
Et le temps A la mesure Etait assez calme
Pourtant Une envolée de moineaux Et rose
Parce que tout début Avec le redoux Silence
Souvenirs le gris parti Chante ma tête
Poésie raconte l'instant sublime d'être
Les notes Les doigts Elle me grattait l'oreille
Me gonflait du gros plaisir d'enivrement
Me mis à la regarder Dans mon aise
Et son aisance Ma belle Je Emporté
Le sac de billes posé à la boutique vitrée
Le tapis sous la plage Lecture de libre
Tout était très bleu Très calme Dansant
Et Elle Dégageait les quatre saisons Avec
Pas sa musique L'éternelle musique saveur
Et dans ses yeux concentrés et sonores
Quand elle eut terminé Je danse encore

-16h45-


-L'Heureux Doudou-
-mNIm-
-22/10/2019-

J'ai été voir DouDou J'ai oublié mon doudou
J'ai rencontré Doudou J'ai retrouvé mon doudou
Ce n'est pas le même L'un est grand très
L'autre est petit Mais s'emporte le monde
Il Brexit en sortant de ses gonds la porte
La porte est ouverte le doudou de Doudou
Il fait peur le doudou Il n'a pas de moustache
Il n'a plus de cheveux non plus Il est heureux Doudou
Le redoux L'heureux doudou du vieux
C'est bientôt Halloween Il se débine
Il course en sortant de son fauteuil roulant
Il fonce au bout de la ruelle La caméra
Le carrefour Le croisement Feu Les voitures
Il fonce J'ai peur Doudou a peur C'est dur
Et le dur DouDou de quand de où de doudou
Et Il revient à son fauteuil roulant lent
Comme tombé de la seconde d'inattention
Attention au toutou de dur Doudou
Ramassé par l'enfant d'un autre
Jeté Déchiré Piétiné et Oublié Ici
Doudou s'en fout Il est trop doux le redoux
Et quand j'ai été voir Doudou Il était doux


-17h09-





























-Le vin tourne-
-Il allume la télé-
-mNIm-
-22/10/2019-

En vain Vingt minutes Je vais faire un tour
Je rentrerai dans les fils électricaux
Une maille de l'envers Une taille à l'endroit
Il coupait la haie Avec un faux semblant
Il parlait de fleur qui ne sentait pas la rose
Un grand tour N'arrêtez pas tes manèges
Volâtre au pompon Sculpte les fils de doigts
Attrape à toute vitesse Et refait un tour
L'aigle s'envole Et croise un nuage
Le soleil ne cache pas ses yeux Toute lumière
Et l'homme au bras le regarde et l'attend
Il a pris l'avion Il a fumé toutes ses clopes
Et sa valise transporte un piano d'enfant
Il va falloir accorder nos violons en rond
La terre Il regarde Une étoile Une fleur Une pomme
Et dans les chiffres Sur le tableau à comprendre
Ses cheveux se sont envolés après l'aigle
Il connaît la vitesse de l'avion mais pas son nom
Quel est le nom du coupe-haie et sa vitesse
Quelle est la couleur des vingt minutes
Je ne sais pas encore Ça ne fait que dix minutes

-17h37-































-En vain j'y retourne-
-J'irai éteindre la télé-
-mNIm-
-22/10/2019-

Comment seront les dix dernières minutes
La tête me tourne Le tourneur derviche
Le potier creuse la terre avec ses yeux à doigts
Il plonge dans les profondeurs du cœur
Une belle femme s'observe attentivement
Elle n'a pas de robe Mais de belles dentelles
Le savant va retirer sa sale salopette
Dans l'avion avec sa cravate Et le hublot
Dans sa tunique orange et rouge et range
Il tourne Elle tourne Il tourne la terre
L'enfant avec son doudou Ils se souviennent
Dans quatre minutes J'aurai fait le tour
Les feuilles sont par terre Il faut les amasser
Les coincer dans le fauteuil roulant C'est dur
Les effacer Les feuilles Sur le tableau à chiffres
Compter sur tout le monde pour avancer
Dans les plumes Il est décrit un grand jour
Un jour de vingt minutes sur un fil
Je me souviens aussi des nœuds électriques
Du contact Ça passe Ça s'arrête Débranche
L'avion se pose sur les feuilles L'oiseau ne reviendra pas

-17h47-































-Sans la télé-
-mNIm-
-22/10/2019-

Ici Maintenant La télé est noire Doucement
Je prends un dé de la story cube Noir sur blanc
Je m'en ferai bien un doudou dur
Assis dans mon fauteuil roulant je roule
Je fais le tour du monde J'en rêve encore
Le savant regarde dans sa longue vue
Il voit le tableau noir Sans les chaînes de chiffres
Avec des guillemets et des accolades La lune est triste
Mais il ne voit rien Le savant Comme un corbeau
Il chante l'aigle noir Il hache les mots Les chiffres
Il note sur le bord du tableau L'échelle des valeurs
Plus rien n'a de valeur Il fait nuit noire
Le bleu d'où d'ici maintenant A la télé noire
Le blanc des chiffres cache la hauteur du ciel
L'aigle attrape un sourire Le corbeau croit
Le savant n'y croit pas Il a pourtant la vue longue
Il sait que la vérité est dans le doudou Et la télé
Que tout est mélangé Dans ce que nous avions
Dans nos souvenirs avec le doux Doudou
Le copain qui suit des yeux le Derviche du tourneur
La terre s'est durcie Je mets le doigt dans mon nez
Et dans mon mouchoir Je repars

-18h17-































-Bois si soif-
-mNIm-
-23/10/2019-

A lire les histoires folles de tous les papiers
Entre deux saucisses de Strasbourg Une Morteau
Sans doute pensa-t-elle Je suis au mieux ici
Un petit emballage les coinçait Et balayer l'idée
Que ses copains pouvaient la gêner fut utile
Une ristourne sur l'étiquette Un énorme cadeau
Que la dame dans le caddie mit dans sa poche
Sans regretter l'affaire Un verre ou un vers
La dame ne connaissait pas le poème du jour
Elle avait bu sans soif Avec son or en pièce
Il ne lui restait plus assez pour s'offrir
Nos deux Strasbourgeoises Et la grasse Morteau
et au chaud du caddie Morteau suintait
Et nos petites Strasbourgeoises engraissaient
Alors Que dire de la pièce d'or de la dame
Sinon qu'il fallait un quart de pièce d'or
Pour s'offrir deux sachets de Morteau-Strasbourg
Et ça donne soif Alors vite un verre
Ci gît la dame
Qui se croyait Morteau
Dans la ville de Strasbourg

-20h03






























-Aussi ci gît-
-mNIm-
-23/10/2019-

Je te hais Tu me hais Je te suis Tu me quittes
Voilà la guerre est déclarée A dit la dame
Le bonhomme ne sentit rien Aucune odeur
le vers qui le mangeait se mit à grossir
Bonhomme ne buvait plus Et la grosse dame
L'eau de vie saoula le vers Tout tortillé
Le foie était bon Mais un peu trop gras
La dame était devenue maigre Avec son vers
Elle ressortait par son autre extrémité
il savait la digérer Allez encore un vers
Je te hais Tu le sais Je t'ennuie Tu T'enfuis
Les vers avaient quitté le coin de Ci Gît
Ni le bonhomme Ni la grosse dame Aussi
Ne pouvaient rester en place Là enfermés
Ils avaient des têtes de déterrés Tout bouffés
Avec de grosses joues molles et vertes
Comment vous dire J'aime la terre
Celle qui porte Dans ses fruits
Mais dans ses fruits Il y a le vers
Et j'ai tout mon temps Pourtant la vie Je te quitte

-20h17-




-Peur sans changer-
-mNIm-
-25/10/2019-

J'ai eu peur Il était là Merci La trouille
Merci le risque de mes nerfs Ça se complique
Je ne me souviens plus de la phrase Mais alors
Marcher dans la cour Cuire la soupe
Croquer la nuit à la plaine du vent
Orage Brise les arbres Tombe les forêts
Je suis bien tombé Sur un tronc de cerisier
J'ai eu peur Une bosse devant Aussi
Marcher pour retourner dans la cour
Manger la soupe Les craquements de dents
Retourner à la voiture Sous ma lampe
Éclairer la table Tout le monde est présent
Pourtant la trouille Goûter la vie
La nuit arrache au stylo ses angoisses
Comment craquer devant une ride longue
Pourquoi ne pas savoir ce qui se décrit
Écouter la vitre noire Le lampadaire Le soir
Le coin de la résonance dans mon âme
Je me trouve devant la page pure et vide
Je me doute que tout va être raconté
L'histoire Dormir Le conte Sourire et dire
Et après vous avoir entendu Diminuée ma peur


-20h14-





























-Evonie-
-mNIm-
-25/10/2019-

C'était à l'étage Evonie n'est pas descendue
Elle faisait du bruit sur le plancher là
Là Ici et là Elle tapait à la porte d'entrée
Comment avait-elle fait De là à là Ici
Evonie n'est pas passée par l'échelle
N'a pas pris l'escalier de la cour
N'est pas tombée par la petite fenêtre
Ne s'est pas déplacée sous sa cape de la nuit
La lumière dans la pièce voisine m'éclaire
Le monte-plats ne faisait plus de bruit
Et avec ses trente kilos d'humour et de fuite
S'était glissé dans la cache magique
Et retrouvée dans la pièce voisine Ici là
Là et là La porte du cellier est restée ouverte
Là et là La porte de la cour s'est fermée derrière elle
Là et là Evonie serait bien rentrée Ici
Taper sur la grille Qu'enfin on lui ouvre

Déguisée en princesse Elle n'a vu le prince dans la rue
Ni dans le grenier Où elle n'est pas allée
Ni même dans la vie Sans faux-espoir
Ni quand elle était à l'étage


-20h54-
































-Elle l'a fait noir-Paysage-
-mNIm-
-25/10/2019-

Noir Elle était noire Et lui également
Enfin presque lui Il commençait seulement
Son dos était pétri d'inondations d'amour
Et il tombait bien La pluie a fini par tomber
Elle lui avait caressé sous l'omoplate
Avait continué le long de la colonne
S'était arrêté sur les lombaires durcies
Il avait le dos dur à force de la porter
Quand tous les deux Et ils se promenaient
Ils allaient sur les digues de la forêt
Dans les buissons le long de la ferme
Entre les maisons légèrement éclairées
Noir Elle était noire Après le soir venu
Après les champs labourés de la tornade
Lui avait été jaune et clair En sifflant
Elle continuerait à l'inonder de nature
Lui remuait à peine sous sa peau craquelée
Elle lui venait d'en haut Sous les nuages
Et si le terrain à semer sentait sa force
Lui devint Noir Comme la nuit qui l'enveloppait


-21h57-