dimanche 29 janvier 2017

Hommage à SOPHOCLE



La fuite du lent
Enracine les branches du fiel
Et s'évapore


-mMm-
-29/01/2017-11h12-

samedi 28 janvier 2017

- Victor a le temps-15/01/2017-

Il aurait bien moulu
Des ligues de phrases
Contre la vie

Mais sobriquet
Ricanements
Il ment

Les valises explosent
Les papiers s’envolent
Et les râles

Victor à écrire et à taire
Pas tout à fait pour les autres
Une tombe

Victor écoute
Et attends
Il a la fin
-10h56-


- Victor à la prêche-15/01/2017-

Papillotes à sombres
A longues dents
Et à la faim

Car Victor voudrait aussi
Quand il aura le temps
Grandir un peu

Garnir ses yeux éteints
Si peu ouverts
D’intelligence

Faire pousser en l’arrosant
Les moments de clair
Dans son ciel

Toujours sous la pluie
Quand il prend son vélo
Pour prêcher
-11h02-

-Victor déverse-15/01/2017-

Victor a une canne
Cerise sur le gâteau
Il mange les vers

Il ne finit pas ses phrases
C’est trop long
Et de toute façon

Il balaie devant sa morte
La mère monte et lui reste
Un souvenir

Il lui reste la maison
Deux pièces
D’argent

Il mange les vers
Sans l’appétit
De connaître
-11H06-


-Ses rêves à Victor-15/01/2017-

Victor aurait bien
Un jour voulu
Etre Dictateur

Mais il aime aussi
Voir les hommes
Libres

Un peu à sa façon
Boulot et pot
Avec les copains

Il s’en fout
Victor dort
Sur une paillasse

Le piège est étroit
Chaque fois à en croire
L’autoritaire pensée d’été
-11h12-

-Victor aime-15/01/2017-

Sensible aux fleurs
Victor les arrache
Et les piétine

Elles sentent plus fort
S’est-il dit
A nous aussi

Oui mais moins longtemps
A sa belle
Elle lui a dit

Alors à genoux
Elle les renifle
Et s’en va

Victor ne les fait pas pousser
Il va le long des routes
Et s’en revient coquelicots
-11h16-


-Dans la parole-

Et j’ai refermé le livre d’un ami
Il était haut toujours plus grand
Toujours plus beau que moi oui plus
Il n’avait pas de chapeau haut
Ni de chapeau bas ni noir ni blanc
Ni de souliers racornis en toile
Il était pieds nus et tête nue
Et il parlait dans son cœur léger
Il racontait à beaucoup des mots légers
En tous cas au tout début de l’histoire
Et maintenant qu’a-t-il à nous dire
Que la vie est une ratée depuis longtemps
Qu’au lieu de pardonner il a puni
Le plus grand nombre de ses enfants
Et ceux qui n’ont pas été puni
Sont si mélangés avec tous les autres
Qu’ils pensent être des renégats
Des ratés qui pensent aussi mal
Des silencieux malgré leur douce parole
Malgré leurs mots justes et l’espoir
Qui les habitent en tous lieux
Ils sont perdus et écrivent des livres
D’où partent les paroles d’un ami
Si haut si grand et sans chapeau
-08h16-
 

-Dans la parole-suite-

Ce n’était pas dans un livre grand
Et je t’ai reçu avec un long téléphone
Paroles de mon esprit ravagé
Je t’ai écouté raconter tes mensonges
Non personne n’est obligé de croire
D’avoir des manies de vieillards
D’allumer de longent flammes chaudes
De faire du feu avec la table de bois
De chanter si son cœur est silencieux
Personne ne doit connaître le triste
Le sérieux à la virgule près du soir
Si chacun commence au tout début
A regarder le monde les amis fidèles
Et tous les autres ensembles qui nous ressemblent
Qui ne sont fidèles qu’après la peur
La peur la peur la peur de croix
La fin commence plus tôt qu’on ne le croit
Et là maintenant c’est la fin
Tout le monde pourra aimer la vie
Aimer celui qui ne lui ressemble pas
Celui qui n’aime que son très proche
Mais au téléphone je t’ai entendu
Le ciel c’est ouvert et tu t’es tut
Pour chacun son chemin chacun pour tous
-08h27-


-En bon touriste-mMm-30/12/2016-

Je t’écris ce mot de l’année dernière
Pour quand tu le liras un lendemain
Je te dis les différences du ciel reparti
Je croise mon crayon avec des lettres
Des luttes de phrases ne veulent partir
Ne peuvent se sentir chez elle dedans
Je suis à l’étranger je suis un étranger
Je me suis fait touriste qui ne sait rien
Ni la parole perdue de mon village
Ni le trait d’humour de mes amis
Ni même le feu rouge du soleil
Ici tout est différent j’en suis sûr
Ils se croient chez eux sur la route
Dans leur maison sur les trottoirs
Ils pensent être les seuls au monde
A traverser ce côté de la mer
Mais nous aussi avons ce côté de la mer
Des maisons des feux rouges des trottoirs
Nous aussi nous aimons les touristes
Et en un seul jour de l’autre côté
Alors en bon touriste de cartes postales
Nous nous laissons perdre ailleurs
Sur les routes de l’ignorance
-15h46-

Elle commence à peine à me regarder
Ici pourtant elle est là impossible
Elle vient et elle repart toujours là
Alors je me suis promener le nez
Le ventre silencieux à écouter le vent
A étaler des vengeances de doutes
Toi tu te vengeras plus tard je veux
Je ne veux rien de toi que des silences
Des nez farcis de promenades
Tout au long de l’horizon de mer
Des ventres arrondis de connaissances
Toi mon ami toi ma chérie toi et toi
Toi la mer de tous les cieux anciens
La mer de ma vérité étincelante
Avec des rires païens et des rêves
Car je rêve en toi dans mon maillot
Dans mon pull et mes bagues de fer
Je marcherai sur les bords sur les bords tombent
Et j’oublierai tous mes esprits mauvais
Pour faire la paix avec mon soleil
Il n’en saura rien et je serai bien
Sur les rives du ciel sur les rives de l’eau
Sur mon dos
-15h20-