mardi 29 novembre 2016
Malheur à s'émerveiller
-23/11/2016-
Rence elle s’appelait
Elle connaissait le bonheur
Car elle connaissait le
malheur Un vrai celui-là
Mais de quoi s’agissait-il
au juste
Au juste elle a dit ce
qu’elle pensait vraiment
Il l’a à peine écoutée
et voilà ce qu’il lui a répondue
Tant que ta tête est sur
tes épaules tu vis
Tant que le printemps
reviendra tu vivras
Et il est reparti dans son
sourire angélique
Mais comment va-t-elle le
vivre - Rence
Car elle n’avait pas
tout compris pourtant
Rence savait qu’elle
avait des raisons de croire
De continuer à promenader
sa joie
Sur les remparts usés de
la haute nature
Sur les minuscules galets
des plages de sables
Sur les vents horripilés
de ses cheveux jaillis
Souvent en rentrant à la
maison elle sombrait
Le temps de relire la
carte de vœux du soir
Qu’elle avait déposée
sur la chaise avant de partir
En quelques secondes elle
perdait son sourire
En relisant la carte et en
quelques instants
Elle retrouvait ses yeux
d’éclairs
Car tous les mots lui
redonnaient l’espoir
Malheur à celui qui ne
sait plus s’émerveiller
(19h27)
Rubis elle s’appelait
Elle disait qu’elle ne savait pas
Mais que voulait-elle
savoir au juste
Cela en plus Rubis ne
pouvait y répondre
Toutes les questions Pas
de questions
Le chant de la poule sur
sa planche à clous
La tuile cassée d’hier
à cause d’un grand vent
La veste séchée par le
soleil inondé de jour
Il ne me reste que la
marmite à remplir
Il ne me faut pas plus de
jambon pour nourrir
Mais qui donc allait-elle
nourrir aujourd’hui
Hier c’était le
marchand de godasses et de soie
Avant-hier le poulet a
sifflé dans le ventre du maçon
Le mur de la jeune
Pleurette est enfin terminé
Et l’autre hier un
plombier et un menteur
Alors quand le juste lui
est apparu là
Avec son soulier neuf et
son pain rance
Qu’allait-elle lui
demander au juste
De balayer de couper le
gazon et les arbres
Et lui voyant son embarra
à trouver
Ne vous inquiétez pas
semblait dire son sourire
Et il lui tendit un papier
qui l’a rendu triste
Malheur à celui qui ne
sait plus s’émerveiller
(19h36)
Pleurette s’appelait-elle
vraiment ou un souvenir
Personne ne lui
connaissait un autre sobriquet
C’est au courage de
monstre qui l’habitait
Tous les matins elle
courait les dix kilomètres
Entre sa maison et sa
grange pour le bois
Tous les après-midi elle
marchait ses dix kilomètres
Pour rapporter les cendres
sorties du poêle
Et le feu du cœur Rien ne
la dérangeait
Elle marchait elle courait
elle allait
Le soir venu seule la
fatigue la guidait
Et sur le sommier sans
matelas Pleurette
Les mains de Pleurette
courbées sur sa jupe
Les ongles fins coupaient
les boutons du chemisier
Les pieds cherchaient à
se réchauffer
Pas de lampe sous le toit
à longue pente
Pas besoin ses yeux se
sont déjà refermer
Et à côté de son homme
à la jambe coupée
A la respiration lente
mais calme à entendre
La couverture les séparait
encore noire
Car Pleurette trop
exténuée pour se dégourdir
Laissait alors ses yeux
danser de larmes
C’est son juste qui l’a
ainsi nommée et disait
Malheur à celui qui ne
sait plus s’émerveiller
(19h47)
mercredi 12 octobre 2016
Dialogue de l'attente
Tu as le regard noir et rond du monde
Et écouté les vieilles nouvelles
Sur le téléviseur de la grande famille
Du cœur Famille de pleurs
Tu t'es envolée aucune liberté
Je le croyais pourtant mais maintenant
Vas-tu nous revenir joyeuse
Après avoir couru les vides lumineux
Un peuple sans horizon clair
Quand le sombre se détache vivre
Loin des livres anciens et la terre
La pierre grossière t'attend et maintenant
Peut-être rencontres-tu le soleil
Sur la matière à peine équarrie
Avec son grain poussiéreux
Avec des coups de maillet heureux
Avec un chant harmonieux des mots
Me glisseras-tu encore tes vers
A moi et à tous les amis de l'écrit
Quand nous reviendras-tu?
Tu as pris un vaisseau pour la mer
Tu as tempête quitté le vaisseau de ton cerveau
Et maintenant tu voyages large
Dans les lueurs de solaire de la terre
Tu nous laisses nous taire à ton écoute
Où tes maux à venir seront-ils pires
Que toutes les absences ridicules
Que toutes les envies de rire et de dire
Que ce que je veux vivre encore là
Simplement dans les nouveaux présents
Tu t'envoles avec le silence du sourire
Tu échafaudes des arbres du printemps
Tu envisages des peut-être latents
Nous avons l'envie de toi là soupirs
Nous espérons que ton voyage t'amènera
Dans nos éclats de dire ensemble
La mer moins agitée te poussera vers nous
Nous tous, le monde, aux formes rondes
Aux éclats de lumière dans les cœurs
Pour quel voyage nous as-tu quitté?
Il y a la pierre de la terre et toi
Libérée de ta matière de ton corps
Brulants ensemble des douleurs
Libérée des mots de sourdine et partie
Vers l'impossible conscience lancée
L'éternelle promenade les pieds aux vents
Les bras en l'air ni le haut ni le bas
Ne retrouvent leur sens dans la pensée
Pas de pensée cueillie dans la nuit
Tu as quitté ta nuit où la souffrance
Me ravage de te voir dans l'autrement
Là ton corps lunaire s'enveloppe
Hors de ces j'espère de ces reviens-tu
Hors de la montre enquilosée et nue
Qu'il nous faut oublier pour mieux attendre
Et demain ou juste après l'autre demain
Tu auras mal tu seras douleurs mais tu pourras
Tu donneras ce que tu voudras à la vie
Tu nous feras courage de tout pour ça
Ca ce qu'il nous restera de toi de ta vie
Ton envie ton charivari Hors du coma
C'est reparti
-12/10/2016-
(18h35)
mardi 11 octobre 2016
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