-Panser (début)-
-mNIm-
-24/05/2021-
Souvent Elle refaisait les pansements du père Avec hargne et délicatesse
Elle tirait la compresse Du bout des doigts Les lunettes sur le nez
Et posait les pommades Si doucement Que le frais se sentait à peine
Elle était si concentrée Qu’elle en oubliait son corps A se détendre
Elle remplit cette office Avec une simplicité gracieuse Et se grattait la fesse
Parfois Avant de s’en laver les mains Et de partir dans le jardin
Là Elle cueillait plantes odorantes Et feuilles médicinales Au panier
Tantôt Dans la contre-allée Derrière le tilleul Encore vert en cette saison
De temps en temps Dans le sentier de terre Où venait pousser des fleurs
Une fois retournée dans la maison Elle coupait Taillait Frottait les herbes
Dans un jus Avec trois glaçons S’il vous plait Elle laissait tremper
Si la visite se prolongeait Elle entrouvrait la porte Pour écouter
Le père dormait profondément Je sortit trois sous de la cagnotte
Je la regardais partir Les fesses couvertes d’une robe à pois Jaunes et Verts
-15h27-
-Pensées (suite)-
-mNIm-
-24/05/2021-
Tous les matins Elle repassait dans la maison Pour les tâches du jour
Le pansement changeait de couleur Et la bande se serrait sur la plaie
Les décoctions ne sentaient pas une bonne odeur Dans la pièce principale
Elle avait posé les pots A l’autre bout de la table Nous n’y touchions pas
Nous regardions ses ongles gratter les peaux des abricots D’ailleurs
Nous ne savions pas Où elle les avait trouvés Peut-être une autre maison
Quand le temps était là Elle préparait des kilo de confitures d’herbes
Nous les mangions Les vendredi Après un repas d’une grosse tranche
Sa robe légère tombait sous le vent Et aimions scruter ses poches
Nous y trouvions des formes saillantes et des petits trous de ciseaux
Elle portait des ses bras En revenant du jardin Des couleurs de rouges
Le Père aimait le parfum de la vieille mère Qu’elle remplaçait mal
Elle sentait les racines terreuses Et le silence de la campagne en Automne
-15h37-
-Penchée (encore suite)-
-mNIm-
-20/05/2021-
Elle s’en allait Les fesses pendantes Sous notre œil fatigué d’observer
Elle avait sa robe à pois Rouges et bleus Ce lundi-ci Bien sûr que si
Hier elle était vêtue d’une peau translucide Comme une fleur de coquelicot
Chaque jour Elle changeait d’étoffe Mais gardait la même coupe de robe
Supposons que vous gagniez dix mille deux sous Qu’en feriez vous au juste
Quel serait votre rêve le plus vrai Celui-ci animera-t-il vos pensées
Un jour J’ai reçu un chèque plus gros que les autres Qu’allais-je faire
Je me suis mis à deviser sur les cadeaux Tout autour de moi Et les miens
Je devrais me limiter La somme n’était pas si gigantesque En fin de compte
Et je me trouvais à offrir beaucoup plus que d’habitude Avec frénésie
Avec la sueur au front Je ne m’endormais plus Avec mon imaginaire financier
Elle De son coté n’avait pas hésité longtemps Elle avait acheté des étoffes
Des toiles légères Des coupons dorés ou argentés Des pièces des soies
Et elle couvrait ses arrières Pour agrémenter le regard de ceux qu’elle savait la scruter
-16h02-
-Gratter (et fin)-
-mNIm-
-17/05/2021-
Une picoterie
C’est quand ça gratte
Ici ou ailleurs
Dans ton jeans
Entre deux pansements
Sous ses jupes
Celle du père
Pour cause les herbes
Et les confitures
Avec du poivre
Dans les cheveux sales
Avec du sel
Avec le temps
J’espère que le Père ira bien
Pour qu’elle revienne
-16h17-
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