-Y a-t-il assez de lumière-
-mNIm-
-09/10/2020-
Dans le ventre de la caverne Un faisceau de boue sortait de l'eau claire
Claire a allumé la bougie Posée sur le guéridon A côté de son lit
Bancal François continuait à boiter En sortant de la buanderie
Un grenouille de l'année se reflétait Dans le croassement de la terre
Elle était atteinte Par le froid de cet automne-là Du silence de la paroi
La bougie frissonnait Éclairant le bord des draps propres et raides
De son bras La fillette tremblait de devoir attendre le rêve pour avoir chaud
La canne frappait Dans un rythme hésitant Près des pieds gelés
François connaissait les froids de l'hiver Et la solitude du maintenant
Un crapaud l'attendait A l'entrée du cloaque Au reflet de la vieille lune
Claire cherchait son prince La main glissée près de ses jambes fines
Et la table Un bol Deux tranches de pain François aurait voulu allumer la lumière
-20h07-
-Qu'ils se le disent-
-mNIm-
-09/10/2020-
Ils ont une gestation de plus de quatre ans Comme les années bissextiles
Ils ont la peau tendre A peine craquelée Et un matelas de pierre Aussi
Au réveil Claire les aperçut Dans le filet Donné Des deux rideaux
Le prince avait cousu dans ses rêves Des miaulements de tendre
Le premier animal était resté couché Et souriait de son invisible moustache
Quelle est cette race de chats blancs Aux poils courts Et d'où viennent-ils
Peut-être de l'autre côté de la grotte Dans le paysage aride et lunaire
Peut-être posés Près de la porte de la buanderie D'où François les a retirés
Et ce matin Les yeux levés Hors de l'oreiller Elle scintille de surprise
C'est grand jour Dit-elle Comme si les chats allaient lui miauler une réponse
En quatre années Elle avait vu la pierre s'arrondir Les oreilles se dresser
Les pattes cachées sous la tête Pendant que De l'autre Se dressait la curiosité
Que se disent-ils Ronronnements de la fillette Dans un éclat du bonheur
-20h47-
-Hâtée du téléphone-
-mNIm-
-09/10/2020-
Claire aurait couru dans la steppe Sans les racines sèches du vent
C'est clair L'avait retrouvé les sols concassés de pierre blanches et dures
Des chats de l'esprit Athées les faunes Loin des religiosités de sa mère
Tracés dans le cube premier Découvert dans les éclats et les poussières
Elle avait pris un temps Pour tomber les secrets Dans la triste vallée
Aphone l'été Aucun mouvement de vent Un soleil à perdre sa lumière
Un silence ventru Au-dessus des coups de maillet De son imaginaire
Le croisement des sentiers de la nuit quotidienne Et les rêveuses envies
Les fées atones Au son habituel Sur la blanche trace du ciseau
Ils sont nés De la campagne voyageuse et de prières solidaires
D-où viens-tu Maman de mes tendres sentiments Et de ta vive joie
D'où vas-tu Dans le reste des sonnettes Tu traverses les pas du dépassé
Ah Téléphone Lance-moi l'appel du ciel Reviens-tu Et tu nous es revenue
-21h47-
-Au rossignol-
-mNIm-
-09/10/2020-
François avait attendu Et avait mis de l'espoir dans les heures noires
Sa canne ne lui servait pas à trouver l'équilibre Le sien tenait de sa vie
Elle était partie rêver Dans les solides solitudes de la grande misère
Le froid Les bêtes endormies Le calme inquiétant de l'eau claire Le gel
Le bruit de la lanterne Dans le crissement de la tempête dans sa tête
Le chant du rossignol est plus doux Loin des sombres moments d'ici
La volubile renaissance commençait à porter les fruits de la vie heureuse
Comment atteindre le joie de vivre A son cœur retrouvé de l'ailleurs
Elle aussi aurait froid Dans les draps raides de cette nuit silencieuse
Elle aussi de boiter pour traverser De la table à la buanderie La vie
Il est plus clair De ne pas croire au lendemain Que de porter d'amour
Claire A sa mère A François De ses doigts accrochés à la porte des songes
Comme la chance n'existe pas Il faut encore croire au long bonheur
Ce matin-là Les chats ne bougeaient pas encore Et les rossignol s'étaient éveillés
-22h29-
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire