-Qui m’est adressée (début)-
-mNIm-
-27/03/2021-
Elle observa la carte postale Pas de signature Pas de mots vraiment
Tout se passe bien La côte est toujours aussi merveilleuse Cependant tu n’es pas là
Elle ne connaissait pas le paysage Le nom du village Inconnu Un autre pays
L’écriture était griffonnée à la va-vite Comme une ordonnance de pharmacien
Le timbre très ordinaire Indiquait une date Déjà vieille d’un bon mois
Cependant Une scène d’un autre nature se passait sous l’adresse manuscrite
Car la carte était écrite et timbrée Côté image Une photo de nuit sans lune
Deux personnages s’enlaçaient Mélangeaient leurs bras et leur petit cœur
Deux enfants sur une île déserte Un baiser imprimé Dans la teinte sépia
La carte venait d’arriver dans la boîte Mais elle avait dû être acheté Il y a longtemps
Elle la montra à sa cousine Qui d’un éclat de rire Tu as un amant Ma belle
Elle la plia dans sa poche Et n’y pensa plus Pour ne plus être gênée de questions
La fillette de douze ans Pensait plus à écrire les mathématiques Qu’à son cœur
Et sans continuer à s’interroger Elle posa son stylo sur la page blanche
Dans sa logique Le baiser Si l’avenir des grands Ne l’indiquait guère Alors
-11h20-
-Les dessous de la carte (suite)-
-mNIm-
-27/03/2021-
Dans la salle à diner Que dire de cette table Dressée avec le luxe et le calme
Ses parents invitaient Tous les samedis des voisins ou des amis lointains
Ils posaient sur l’assiette Une photo Chacun la sienne Avec belles couleurs
Ils emplissaient le verre à eau Un froissement de papier Rose ou bleu
Aujourd’hui Un bleu nuit contrastait avec le jaune des assiettes à dessert
Le gâteau n’était pas encore sur la longue table Attendre pour cinq personnes
Cependant Dans la pièce voisine Une autre scène se déroulait Sans bruit
Ce ne sont plus les enfants Ce n’est plus dans un pays éloigné C’est ici
Dans le sombre du couloir Entouré de médaillons jaune et rouge oranger
Les chaines du luminaire Dans l’ombre immobile tracée par l’ampoule
Ils sont enlacés Papa et Maman Avec des mains partout Et des yeux fermés
Ils se regardent par le cœur C’est sûr Je n’ai rien vu Je suis dans ma chambre
J’ai traversé la salle de bain J’ai séché mes petits cheveux Si noirs Si courts
J’ai enfilé une chemise de coton blanc Et un vêtement en dessous Sur ma peau
Je ressemblais beaucoup à la fille de la carte postale Et cela m’a un peu intriguée
-11h34-
-Ta carte postale (et fin)-
-mNIm-
-27/03/2021-
Dans ma volière cérébrale Je ne jouerais jamais avec mes souvenirs de douze ans
Je préférais oublier que la vie ressemble à une boucle Que le temps rassemble
Que la nuit Je ressentais encore ta présence Tu es ma carte postale Tu es mon rire
Tu es l’ami que je chercher encore En creusant mes doigts dans mon cœur
Tu es l’horizon Qui jamais atteint Rappelle à chaque nouveau jour Le désir
La carte postale pliée dans ma poche Etait restée dans le tiroir de l’armoire
Parmi les démonstrations de Pythagore et d’Aristote Mon monde ne tournait pas rond
A plat dans mon lit Les fesses plantées contre les coussins J’ai fermé les yeux
Et je me suis demandé Si le matin des autres rassemble les nœuds du cœur Dans la corde du vent
Les volets ne seront pas ouverts Aujourd’hui Je reste dans mon dimanche perdu
Je laisse passer Le lundi Le mardi Le jeudi Pour attendre à la gare Samedi
Ça me donne envie de te connaître Toi De la photo du jour Du journal En privé
Privée de mes sentiments A toujours vouloir répondre à la question de si et d’alors
Dans la raison je ne m’intéressais à personne Et je suis restée plongée dans ma solitude
A la gare tu tenais la carte postale Retour à l’expéditeur Le seul moyen pour te retrouver
-12h10-
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