jeudi 29 mai 2025
-Rencontre avec-
-mWm-
-05/05/2025-
Il ne marchait pas droit
Il posait sa canne froide
Sur son assurance Grande
Sans doute Pour paraître
Ou pour ne pas être déranger
Mais lui Il dérangeait
Il plaquait le pommeau d’Or
Dans son gant trop raide
Il tenait sa tête Au ciel
Non pas pour en rêver
Mais pour dire non Au possible
Qui n’était pas le sien
Il parlait peu A peine
Il ne sifflait pas Sur terre
Il ne volait pas les paroles
Il renonçait à tout écouter
Il était heureux Il était seul
-18h20-
Il ne marchait pas droit
Il faisait grand zigzag
Il évitait les pavés noirs
Il sautait Sans s’envoler
Par-dessus les grilles d’égout
Il aurait pu faire attention
Il portait long pardessus
Et une chemise gris-noire
Ses pieds étaient ratatinés
Dans des souliers chinois
Et ses lunettes Qu’il cherchait
Il aurait pu ne rien perdre
Sa canne restait droite
Elle tapait un rythme solaire
Chaque seconde s’entourait
Du cliquetis des ombres
Et la direction des pas
Suivait le chemin de la lumière
-18h26-
-Avec cette personne là
--mWm-
-05/05/2025-
Les gens le regardaient aller
Il se cognait Aux réverbères
Il empiétait Sur la chaussée
Il vidait sa fiole Au caniveau
Et gardait encore sa tête
Il n’avait rien à perdre
Il était seul Toujours seul
Les gens l’observaient encore
Aujourd’hui Comme hier
Et rien ne changeait Il vacillait
Il allait seul De là A là
On ne le voyait jamais revenir
L’autre main était dans sa poche
Le gant défait Tombait parfois
Il ne se baissait pas vraiment
Il le reprenait Avec sa canne
Il se souriait A lui-même
Quand l’affaire était faite
-18h32-
J’airais voulu mieux le connaître
Lui demander D’où il venait
Si sa fille était encore belle
Si son école avait fermé
Mais d’un pas particulier
Je ne pouvais pas l’aborder
J’aurais préféré l’interroger
Quand les marchands Des messieurs
Des bonjours Aux bords des yeux
Des Votre paquet est prêt
Des Comment vous êtes là
Vous aider Je ne sais pas
Il sortait De la porte Au matin
Et les marchands ne pouvaient
Lui faire Autrement plaisir
En ne faisant que l’ignorer
En regardant Dans les lieux
Sans le mépris Il était heureux
-18h37-
-Divergence-
-mWm-
-05/05/2025-
Il ne croisait pas vraiment
Les chemins de la divergence
En fait Il ignorait tout
Tous Je devrais préciser
Il ne voulait être deviné
Il passait seul En cowboy
Car il avait A sa ceinture
Dans ses poches Et son allure
Des restes D’un autre temps
D’autre instant De fête
Où il n’allait Presque jamais
Pas presque Où il n’allait jamais
Mais c’est le temps vieilli
C’est le printemps A l’infini
Qu’il vivait Depuis petit
Jusqu’au vieillard De l’instant
De se trouver Tourment
Jamais Il n’osait Si droit
-19h09-
Je ne suis pas très d’accord
Je refuserais D’avoir tort
Je vous quitterais Plutôt
Que de porter Sur mon dos
La vilainie De votre vie
Et le raz-bord Du désaccord
Il pensait Très largement
Que le silence valait tant
Valait plus que le mécréant
Qui ose le contredire
Lui porter Pae le médire
Et retournait Seul regret
Jamais voulu vous assoir
Et vous dire Sans retard
Que la raison est affinie
Et ne mène qu’à l’ennui
Qu’à la porte du plaisir
De se trouver Pour se dire
-19h14-
Pouvoir porter En différence
En creusement De la chance
De se penser élégamment
Pas pareille Pas s’oseille
Par les oreilles inquiètes
De changer des vérités
Il marchait De travers
Il avait posé sa veste
Et me voyait Comme la peste
Comme ennemi De sa vie
Car c’est de là Le silence
Que son cœur trouve sa cadence
Il gardait la canne en main
Comme un fleuret Si Sifflant
Comme un combat Sans soldat
Je ne pouvais en être sûr
Je courrai De démesure
Et plus jamais Je guiderai
Vers divergence de ses secrets
-19h20-
-L’archet cassé-
-mWm-
-07/05/2025-
Alors que l’archet est cassé
Que mon instrument Attend
Et que le public Le public
Que vais-je pouvoir jouer
Peut-être Dans l’harmonie
Entourée de trombones
Le fillette est assise A peine
Elle saute sur son siège
Et les pièges Gourmands
Du strapontin Du coussin
De taper Dans les mains
En attendant Silence
Mais le bruit l’a emporté
S’est déglingué De tous
A regarder l’heure Exacte
Il y aura Plus de vendredi
Que de moment A étendre
Façon de parler Loyal
-18h43-
Monsieur Loyal nous crie
Il n’avait pas le microphone
Le taxiphone Le phone d’arçon
La chanson De nous inviter
Par mégarde Par pitié
Cessez le bruit Du brouhaha
Quand la mère De l’enfant
Dans les coulisses lisses
A peine vibrées De tintamarre
Et de poignard Sur l’archet
Dans les bords de scène
Quand l’eau va De gosier
La fillette n’est plus secrète
Ne veut pas jouer ne veut pas jouer
Le mal de rhume Dans la lune
Le dos cassé A contre pied
Quand l’archet est tombé
Voilà La belle aubaine
-18h48-
Monsieur Loyal Préfère le clown
Il n’a rien à faire Tout raté
Et le clown est arrivé Niais
Avec la colophane Et l’archet
Avec le crin Des cheveux Des chevaux
Avec le geste sûr Mais maladroit
Elle n’a pas accepté De
Le violon restera En coulisses
Le fruit du rêve De la musique
Et le grincement Du nez rouge
Et le rhume Qui déambule
De toutes les folles façons
Tout le monde rit Tous rient
Tout le monde pleure De bonheur
Le trombone Nous résonne
La raison n’a Pour de bon
La raison Ça a du bon
L’archet ne grincera pas de rire
-18h53-
-Mots perdus-
-mWm-
-07/05/2025-
Que sont les mots devenus
Qu’est-ce la politesse
Où sont parties les rimes
Les portes Et les gros rideaux
Tu aurais pu t’excuser
Au public Patient
Les verbes Ne plus agir
Les adjectifs Trop discrets
Les noms Encore des non
Tu avais aussi refusé
De connaître De paraître
Mais qu’est-ce Colophane
La fillette n’écoutait plus
Elle restait Bouche hébétée
Le bée De l’alphabet
Le silence Pour un instant
Elle ne savait que rire
Et n’avait plus de rire
-19h14-
Assise Sur un vieux dico
En tenant l’été Très haute
En cherchant Le son juste
Avec les voyelles Dans le miel
Et les autres consonnes Qui résonnent
Elle trouvera Avec justesse La fête
Plus le concert Musique
Plus de piste Dans l’air
Plus de nuit citadine
Et la ville Sans lune
Plus que la rime Du rhume
Et de l’une Ecouter l’autre
Dans les pages médianes
Dans les cages Sans oiseau
Dans les aides En fin du livre
Et de ivre A être raide
Porter aux sons Définis
La torride définition de NON
-19h19-
Oui J’ai aussi dit Non
Non je ne pense pas Oui
Les mots morts A tord
Les lettres faites des sons
Adjectif Avec son pronom
Verbe Perdu de son sujet
Monsieur Loyal est muet
Il rime Il vante Il mime
Le livre ancien le contient
Dictionnaire En bréviaire
Proverbe Sans sa galère
Il joue avec Y a pas de nom
La fillette récite La lettre A
Ah Que le monde est haut
Que le temps va revenir
Que le poème Des vieux mots
Est porté Avec ses secrets
Comme le violon L’archet cassé
-19h25-
-Silence et les oiseaux-
-mWm-
-14/05/2025-
Le silence Et les oiseaux
Dans les jours terminés
Où la nuit ne sera arrivée
Qu’à l’autre bout De la roue
De la vie Qui se dénoue
Attendre les jours fériés
Et les oiseaux Et le silence
Peut-être l’orage du diable
Des arbres seront tombés
Des nids repoussent Aujourd’hui
Des macadams Pour aller
Pour atteindre La nature pure
Le musée Fermé Comme un coffre
J’offre à ma montre L’existence
Je la regarde De tant l’observe
De comment écouter le cri
De l’oiseau sort Et ses petits
Le grand soleil A mes oreilles
-18h37-
Rien à redire Rien à subir
Sur son trône Un roi à lire
A déplacer De son éveil
A chercher la continuité
La perte des ailes A planer
A s’arrêter Sur la brindille
Mille cieux Des nuages vieux
De rester là Presque mobiles
De blanc Des lieux insolites
Avec le bleu De devant
Et tant Je trace Des vols
Des groupes de roues Et de jours
Emportés Au-delà des cimes
Dignes des forêts établies
Dans les racines De l’air frais
Plus de laid A la beauté
Planer S’envole et Redécolle
Et le silence Escamoté
-18h46-
J’ai retiré Ma veste lourde
Et étonné Et la voix sourde
Le bec garni De blanches graines
De vilaine tempête Sans la fête
J’ai encore marché lentement
A ne plus trouver Les comment
Les yeux en l’air Sans prière
Posé mon silence Sur la pierre
Et vider mes poches bazars
Mes vils hasards Les barres au T
J’ai lu les oiseaux Qui décollent
Et longues ailes En farandoles
Pourquoi pleurer Le bonheur
Pour Comment rétablir le temps
Egoutter les feuilles Vertes et claires
Saupoudrer de nourrir De sourire
De bois anciens Devant le musée
Avec la promenade Du jour férié
-18h54-
-Imaginés pareil-
-mWm-
-14/05/2025-
Même les fenêtres barricadées
Et les bitumes Et les canailles
Je n’aurais jamais même imaginé
Que tous les enfants ensemble
Qu’ils pourraient faire une chose pareille
Pour un jour férié C’est torride
C’est horrible De les rencontrer
Les oiseaux tombent De leurs bruits
Du claquement Des ronds cailloux
De l’élastique Et des suppliques
Les arrêter Je n’ai pas pu
J’ai vu Dans le grand printemps
Des cris d’oiseaux De garnements
Du désaccord A s’en mêler
A s’envoler Au vieux ancien
Aux nuages Près de la pluie
Et s’enfuir Sans ses petits
-19h13-
La chose est faite Défaite
Les plumes tombées De la lune
Les nids partis De la branche
La chance Bientôt C’est finie
Et les pieds nus Au bout des rues
Et ils se sont donné De vilains mots
Ils se sont échappés Jour férié
Courir Dans les herbes du jardin
Nourrir De fruit Et de pain
Les folles et légères envolées
Je me suis arrêté Perdu pieds
Les oiseaux frôlent le refrain
Car C’est un chant rantanplan
Une parole Ne s’envole
Que le dimanche Ecouter
Que le jeudi de l’agneau
Le vrai Le beau Le poli
Le lendemain De ma nuit
Je n’aurais rien pu imaginer
-19h20-
La molle vitesse De la fête
Les copains de l’autre village
La plage Et la vieille forêt
Tous les endroits A l’envers
Le sable tombe Avec l’orage
Et le caillou Du lance-pierre
Salut machin tiens te voilà
Arrête Les oiseaux sont si plats
Sons de leurs cris Piaillement
Ritournelles Et belles soirées
Les sales Les saltimbanques
Sont ouverts Les jours fériés
Chances De ne plus les écouter
Entrer dans la porte Celle
Dans la cuisine A la vaisselle
S’assoir Sur le silence
Rêver des oiseaux Envolés
Et s’échapper A perdre D’enfance
-19h25-
-De Stable-
-mWm-
-21/05/2025-
Creusez la terre Au profond
Déplacez le bord du trou
Mettre les pieds Au dehors
La fatigue La goutte de sueur
La tempête Dans le cœur
Et le regard Sans égard
Piochez les herbes couchées
Et le fil de soie En nature
Bientôt Plus tôt que la route
Est la rencontre Renoncement
A chercher D’où tout cela vient
Certainement De la chance
Un sac Ou une vieille poubelle
Et le temps de déterrer Les arts
Les visiter Les plomber haut
Ils étaient plusieurs Râleurs
A revendiquer la découverte
Mais la porte n’était ouverte
-18h36-
C’était un colis Mi-lourd
Ils donnaient des coups de rein
De poings De sang De safran
De couleurs A profondeur
Ils avaient étalé leurs douleurs
Mais d’où vient le terrain
Sur une toile dégarnie De nuit
De teinture pure Et mi-dure
De craquements languissants
De pièges saveurs Pour le cœur
Je m’étais étonné Mi-gagné
Sur le talus C’est perdu
Il s’était battu Aux couteaux
Avec plaqués Les cavaliers
Les coureurs De ballons ronds
De rougeurs De la musique
Dans la nudité De sa main
Et couches épaisses En chemin
-18h47-
Avec son marteau Adjugé
Le bras levé L’argent facile
La lecture du peintre gracile
Et de se sentir Embarqué
Avec les pas Et les pieds Piété
L’achat se revendiquait vrai
C’était un tableau Terreux
Heureux de porter De la croûte
De la boue de teintes douces
A peine solide En pleine vie
A chanter Comme c’est bruyant
Les pas Les chants Les moments
Chacun repartait Sous le bras
Un chef-d’œuvre Mal et adroit
Le mur avait tant reçu
De déterrer D’être perdu
D’être retrouvé Dans la rue
Il était nu D’avoir vécu
-18h53-
-Au cahier-
-mWm-
-21/05/2025-
A fore de voir Sur les murs
Les tableaux beaux A musée
A pièce d’œuvre A bonheur
A force d’écouter Mon labeur
A troquer Contre observer
Je me suis acheté Un joli cahier
Et j’ai écrit Le jour La vie
Le tout matin Les riens Les plis
Les riches séchés Les richesses
Les observons Nous dégustons
Avec un stylo Et mes rêves
Avec un marteau Adjugé
Sur les lignes Le cadre droit
Sur les images La page cage
Le trop débord Vole à bâbord
Les mots tracés De tout De trop
Le souvenir De ces musées
Les taches De ces belles peintures
-19h22-
J’y ai mis Toutes mes envies
Mes rires A vouloir toucher
A visiter les plats Les cris
Les soldats De la sensation
Les promenades d’abandon
Et la peinture Tard Sur les murs
En rentrant A la belle maison
Où rien n’y était Vide Vide
Où le papier est surligné
De fleurs à pâles médaillons
De douleurs A ne pas aimer
A entamer De folles couleurs
Dans la chambre Aux volets clos
A violet gros A rose épais
Avec un stylo Et le crayon
Sur les rayons Presque litho
Une image Vite achetée
Ecrire ma rage De mijoter
-19h25-
Enfant J’ai écrit le chien
J’ai oublié Et ne savais rien
Ni la couleur étincelante
Ni les baccantes Sans douleur
J’avais bu Bien Dans les eaux
Les dépôts de porte-bonheur
Enfant J’avais grandi Nu
J’avais vécu Dans mon cahier
Les pièces rondes Si dessinées
Où les valeurs désabîmées
Où vont se lire Les désirs
Les plaisirs De voir l’inconnu
Je t’ouvre grand Mon cahier
Mon souvenir est ruiné
Entier A vouloir te dire
Que le plaisir De ce peintre
A teinter Toutes mes nuits
Laver mes pinceaux Pour la vie
-19h31-