lundi 30 décembre 2019



-Rêve elle-
-mNIm-
-19/12/2019-

Les deux pieds dans le plat Chic Mais froid
Je lui parlais de descendre à la cuisine
Les arbres se lamentent en se penchant sur moi
Les caresses du soleil nous ont tenu au chaud
Une sorte de saison disparate Neige et sécheresse
Une autre façon de manger les noisettes
Je lui demandais de parler à la gouvernante
Tu m'as répondu La gouvernante c'est toi
Alors je regarde mes habits d'intérieur
Je n'ai plus mon petit tablier à plastron
J'ai une jupe ronde raide et sèche toute grise
J'ai des sabots avec une ficelle de soie
J'ai sur la tête un diadème en peau de léopard
Je n'ose regarder mes genoux frissonnants
Voir le reste de mon vestimentaire de guerre
Je ferme les yeux Ma main court sur mes jambes
J'ai sur ma peau des cuisses des bas résille
Ils sont gris aussi Ce n'est pas fin Gris souris
Je referme les yeux Je suis sortie de mon rêve
Et en quelques respirations je m'enfuis
Je retombe dans le vestibule Le dos glacé
Au dessus de ma jupe le seul tablier me cache

-18h23-


-Rêve eux (suite)-
-mNIm-
-19/12/2019-

Les deux pieds dans le plat Froid mais chic
Mes deux sabots sont sur le bord d'un lit défait
Le tablier me serre le cou J'ai tant tiré dessus
Pour cacher la vertu qui habite mon cœur
Pour voiler de la rue la lumière extérieure
Pour me lever Discrète De ce lit voyageur
La ficelle de soie enveloppe encore mes chevilles
Le sol est une dalle de pierre Rouge de fer
Pas de baldaquin Un lit de ferraille Sec
Un matelas de paille coincé entre les draps
Je ne sais d'où je viens Je me sens essoufflée
La porte est encore ouverte Et un ange me regarde
Il sourit près du lit Dans le doute Je grimace
Il est vêtu d'un costume de pluie Façon Asie
Il avance à quatre pattes Comme une araignée
Je pousse mes mollets jusqu'à la paille cassante
Je glisse un cri de surprise Il ressemble à Freud
Un vieux bébé Un ange déçu Un bruit de rue
Il ne cherche plus à approcher Et m'observe d'en dessous
Il doit voir sous ma jupe Je n'ai plus de jupe
Je suis revêtue d'une fine dentelle au point d'Alençon
La lumière s'éteint J'entends courir Je me sens seule


-18h36-





-Rêve heure (et fin)-
-mNIm-
-19/12/2019-

Les deux pieds dans le plat Je suis glacée
Sur la table de la grande salle Une lueur
J'ai remis mes sabots pour plus de commodité
J'apporte sur un plateau La tête de l'ange
Avec ses petits légumes Encore chauds et fumants
Mes mains tenues au dessus de ma tête
Personne dans la pièce Pourtant un brouhaha
Personne ne peut s'asseoir Les sièges sont percés
Personne ne peut voir le dehors de la demeure
Tout semble si petit La table m'arrive aux genoux
Sous les sièges Des angelots regardent vers le haut
Avec les visages tristes Et la faim dans les yeux
Je ne peux plus avancer Je me penche Je m'envole
Le plat dans les bras Le tablier au vent
Tout est blanc de coton Dans le ciel noirci
La jupe est accrochée au fil à linge du soir
Le tablier me monte sur les yeux Silencieusement
Je lâche le plat Je croise un canard Je pleure
J'atterris sur la terre dans un plateau de fer blanc
Je ne tiens plus debout Ma peau est cuite et sèche
Mes mains ne servent plus à rien Coincée
Par une ficelle de soie J'ai deux pieds de cochon
Et je fume dans une douce odeur de rêve croustillante


-18h48-


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