-Rêve
elle-
-mNIm-
-19/12/2019-
Les
deux pieds dans le plat Chic Mais froid
Je
lui parlais de descendre à la cuisine
Les
arbres se lamentent en se penchant sur moi
Les
caresses du soleil nous ont tenu au chaud
Une
sorte de saison disparate Neige et sécheresse
Une
autre façon de manger les noisettes
Je
lui demandais de parler à la gouvernante
Tu
m'as répondu La gouvernante c'est toi
Alors
je regarde mes habits d'intérieur
Je
n'ai plus mon petit tablier à plastron
J'ai
une jupe ronde raide et sèche toute grise
J'ai
des sabots avec une ficelle de soie
J'ai
sur la tête un diadème en peau de léopard
Je
n'ose regarder mes genoux frissonnants
Voir
le reste de mon vestimentaire de guerre
Je
ferme les yeux Ma main court sur mes jambes
J'ai
sur ma peau des cuisses des bas résille
Ils
sont gris aussi Ce n'est pas fin Gris souris
Je
referme les yeux Je suis sortie de mon rêve
Et
en quelques respirations je m'enfuis
Je
retombe dans le vestibule Le dos glacé
Au
dessus de ma jupe le seul tablier me cache
-18h23-
-Rêve
eux (suite)-
-mNIm-
-19/12/2019-
Les
deux pieds dans le plat Froid mais chic
Mes
deux sabots sont sur le bord d'un lit défait
Le
tablier me serre le cou J'ai tant tiré dessus
Pour
cacher la vertu qui habite mon cœur
Pour
voiler de la rue la lumière extérieure
Pour
me lever Discrète De ce lit voyageur
La
ficelle de soie enveloppe encore mes chevilles
Le
sol est une dalle de pierre Rouge de fer
Pas
de baldaquin Un lit de ferraille Sec
Un
matelas de paille coincé entre les draps
Je
ne sais d'où je viens Je me sens essoufflée
La
porte est encore ouverte Et un ange me regarde
Il
sourit près du lit Dans le doute Je grimace
Il
est vêtu d'un costume de pluie Façon Asie
Il
avance à quatre pattes Comme une araignée
Je
pousse mes mollets jusqu'à la paille cassante
Je
glisse un cri de surprise Il ressemble à Freud
Un
vieux bébé Un ange déçu Un bruit de rue
Il
ne cherche plus à approcher Et m'observe d'en dessous
Il
doit voir sous ma jupe Je n'ai plus de jupe
Je
suis revêtue d'une fine dentelle au point d'Alençon
La
lumière s'éteint J'entends courir Je me sens seule
-18h36-
-Rêve
heure (et fin)-
-mNIm-
-19/12/2019-
Les
deux pieds dans le plat Je suis glacée
Sur
la table de la grande salle Une lueur
J'ai
remis mes sabots pour plus de commodité
J'apporte
sur un plateau La tête de l'ange
Avec
ses petits légumes Encore chauds et fumants
Mes
mains tenues au dessus de ma tête
Personne
dans la pièce Pourtant un brouhaha
Personne
ne peut s'asseoir Les sièges sont percés
Personne
ne peut voir le dehors de la demeure
Tout
semble si petit La table m'arrive aux genoux
Sous
les sièges Des angelots regardent vers le haut
Avec
les visages tristes Et la faim dans les yeux
Je
ne peux plus avancer Je me penche Je m'envole
Le
plat dans les bras Le tablier au vent
Tout
est blanc de coton Dans le ciel noirci
La
jupe est accrochée au fil à linge du soir
Le
tablier me monte sur les yeux Silencieusement
Je
lâche le plat Je croise un canard Je pleure
J'atterris
sur la terre dans un plateau de fer blanc
Je
ne tiens plus debout Ma peau est cuite et sèche
Mes
mains ne servent plus à rien Coincée
Par
une ficelle de soie J'ai deux pieds de cochon
Et
je fume dans une douce odeur de rêve croustillante
-18h48-
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