-L’instrument
de la nuit-
-mNIm-
-11/12/2019-
J’ai
perdu ma corde à sauter et mes billes
J’ai
perdu l’équilibre Et la vue crevée
J’ai
Aujourd’hui Quatre-vingt quatorze
C’est
la fête de ce crétin que j’ai toujours été
Eté
ou hiver Je ne vois rien de beau sur terre
La
pierre à évier n’a pas changé Elle est cassée
La
laque sur le mur ressemble à mes voyages
J’ai
parcouru les rues Les ruelles Les impasses
J’ai
côtoyé toutes les saisons de ma tristesse
Un
arbre Encore vert Comme je n’ai pas été
Eté
ou printemps Je n’ai pas pris le temps
Aussi
disponible à la pluie qu’à mes rêves
L’autre
pièce de ma vie C’est une rencontre
La
découverte de la déesse de la solitude
Elle
m’a nourri de ses méandres évidés
Elle
m’a questionné sur les sons de la pensée
Pourquoi
ne pas jouer avec le plus clair
Et
quand viendra le moment du dialogue
J’ai
vidé mes envies Si belles et si nombreuses
J’ai
essayé de sortir Il faut quitter la nuit
Pour
se faire un instrument de musique avec un sapin
-18h15-
-Sur
la corde raide (suite)-
-mNIm-
-11/12/2019-
Je
n’ai jamais sauté avec ma corde raide
Un
pas de plus Les pieds en l’air Bête
Un
sourire tout seul La corde sur le sol
Le
soleil ne m’a jamais totalement ennuyé
Mes
lunettes sur mes billes Façon gangster
Mes
billes si rondes Je me pose la question
Comment
as-tu rencontré le bonheur
Car
je ne vous l’ai pas déjà dit Aussi
Je
suis heureux Je suis triste mais heureux
Avec
les gens d’en face Et mon panier plein
Avec
la marchande de sourire Et les voisins
Avec
l’air des chants des babillages des rues
Avec
Aussi Le déplaisir de dresser une parole
Il
fait bien dix ans que je ne parle plus
Le
matin Je vidange mes souvenirs d’hier
Je
me sers un verre d’eau chaude et claire
Je
bois cette mixture que je n’aime pas
Et
Alors Tout ce qui vient ensuite me plait
Le
sapin en instrument de musique Le bruit
J’ai
lancé les billes sur l’évier encore mouillé
Cela
ne sert à rien Mais je me sens bien
-18h23-
-Des
billes de sapin (suite et fin)-
-mNIm-
-11/12/2019-
Tout
cela était la nuit d’hier soir
Car
mon équilibre ne me gêne plus bien
L’instrument
de sapin Avec sa corde à sauter
Les
billes sous les pieds Je suis tombé
Je
ressemble à un homard givré Pas cuit
Il
fait plus sombre que la croute du bois
Mes
mains aident le carrelage à se réchauffer
Mes
savates ont glissé Mes billes pieds-nus
Ma
chemise Mon pyjama Mes boutons cassés
La
poche vide Ni la moindre miette de pain
J’aime
moins le pain noir que le pain blanc
J’aime
guère les biscottes Même avec une olive
Je
regarde le poste-radio Pas plus de compagnie
Je
me sens rassis Comme une huile-moteur
Je
passe le temps La main dans mes cheveux
Il
reste la lumière Dans les toilettes Plus rien
Sinon
Tout est noir Ma nuit Ma vie Mes envies
J’espère
que les voisins ne me dérangeront pas
Je
suis au frais Sur le sol Je suis froid
Le
soleil n’est plus Dans l’instrument à nœud
La
corde au sapin J’ai oublié ma fin Ma foi
-18h32-
-Les
flammes bleues mais rouges-
-mNIm-
-13/12/2019-
Rouge
Mais Rouge Comme du bleu
Pourquoi
les roses sont elles si bleues
Avec
leur parfum de toilettes propres
Pour
le soleil couchant aussi si bleu
Pourquoi
les rayons de l'été
me fait
si bleu
Comme
la couleur de mon steak bleu
Je
n'ai pas marché cet Automne sur ma feuille
J'ai
écrit des horreurs comme le toréador
L'aiguillon
de la langue bleue d'avant
Je
n'ai pas saucé le plat de
tes tomates
Dans
le bord du creux de mon équilibre
Sur
les hauteurs du centre de mon rond
Je
tourne Je retourne Je regarde l'ampoule
Je
jette l'épaule de voir toutes les rougeurs
Sur
ta peau Les veines nous transportent
Sur
mes pieds Le sol est gelé de rouge
Toutes
les rousseurs vers le tout noir
Bientôt
arrivera la nouvelle saison
Où
le soleil videra dans notre nuit
Le
souffle de marcher dans la campagne
En
attendant les flammes sont bleues Mais bleues
-20h07-
-C'est
écrit sur un panneau-
-mNIm-
-13/12/2019-
Les
grosses ne se font pas kidnapper
Mais
peut-être les gros et les rouges mais rouges
Eux
aussi sont friands de mots écrits
Les
gros kidnappent tous les autres alors
Pour
les attacher à un rideau rouge
Avec
une ficelle bleue Mais bleue Mais fine
Les
gros ont la voix de leur chien jaune
Les
grosses caressent leurs chattes rousses
Les
maigres Mais que font les maigres
Elles
écoutent les informations Et comprennent tout
Ils
boivent du beaujolais Ni beau Ni laid
Elles
vont au marché pour acheter une tomate
Elles
se rougissent les tempes Pour la forme
Ils
n'hésitent pas à les siffler De loin en loin
Si
les maigres regardent le temps de pluie
Elles
courent entre les gouttes à gouttes
Bientôt
les gros font des plans sur les comètes
Bientôt
les grosses redeviennent si belles
A
regarder sur la feuille bleue La liste des courses
Et
les ni maigres ni grosses ne savent encore lire le panneau
-20h55-
-Je
couscousse bien bas-
-mNIm-
-13/12/2019-
C'est
toujours la même chanson Elles disent
C'est
plus pratique que de faire du sport
De
se faire cambrioler en plein Après dîner
Mais
l'intérêt Ils n'ont pas volé le repas
Ça
tombe à plat De sauce De tomates fraîches
L'autre
jour un gros rouge s'est fait vider
Sans
jeter la bouteille à sa grand-mère
Il
a retrouvé dans la chambre le bordel
C'étaient
des grosses Sans doute Il était rouge
La
colère le laissait bouche béante de viande
Il
venait juste de terminer Le plat résistait
L'envie
d'aller dans un coin toujours propre
L'envie
de quitter la table Avant le dessert
Et
il retombe dans le désert du désordre
Il
n'avait rien entendu Sauf le disque
La
chanson tournait encore La même chanson
Il
allait reprendre le refrain entre deux bouchées
Quand
il ne comprit pas qui avait lancé la musique
Il
ne s'était pas fait cambrioler pendant la sieste
Ni
devant les flammes du feu encore bleues
Mais
Horreur Entre deux cuillères de semoule et ses petits légumes
-21h27-
-Le
chien de la même chanson-
-mNIm-
-13/12/2019-
Pampoule
venait rarement Le chien malin
Ni
si vous vous faites kidnapper ou cambrioler
Ni
si vous sifflez une maigre dans l'avenue
Mais
pour finir les petits légumes Il était là
Près
de la chaise bancale A l'aplomb de la fourchette
Il
n'aimait plus le gigot Le gros n'en laissait pas
Et
lui comprenait tout tant il était devenu maigre
Tout
à l'heure La grosse s'était fait enlever
Mais
lui n'avait rien vu Le repas était prêt
Tout
à l'heure Des monte en l'air étaient venus
Et
repartir avec presque rien Quelques disques
Des
vieux Et Des moins vieux Une collection
Une
collection de
ricanements en
sortant du lieu
Pampoule
avait levé la tête Sans intérêt
Il
venait de terminer sa visite du jardin
Dans
un tas de feuilles propres Il s'était arrêté
Dans
une cage à poule Il avait croisé un oiseau bleu
Dans
le rebord de la poubelle Une carcasse rouge
Sans
intérêt Il aurait ses graines de couscous
Ce
n'est pas un repas de Noël En Automne
ll
savait ne pas se faire remarquer Pour la forme
Il
n'était ni gros ni maigre Il était un chien malin
-22h23-
-Mandala
de Noël-
-mNIm-
-11/12/2019-
Après
l’écriture
Un
réveillon rouge et blanc
Demain
se reprend
-19h27-
Casseroles dehors
Silencieux
et merveilleux
Notre
doux repas
-19h28-
Le
fruit à croquer
Et
le verbe à conjuguer
Et
regardons-nous
-19h29-
Nous
te garderons
Fruits
merveilleux Silencieux
Ecrire
au dehors
-19h30-
Les
casseroles
Mes
mots rouges de demain
Notre
réveillon
-19h31-
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