jeudi 31 mars 2022

-Le vieux suffit-Pour perdre-Y retrouvera-mNIm-28/03/2022-


Il avait un vieux fusil

Rangé au fond de l’armoire

Range entre le chaud dedans

Et la neige par la fenêtre

Il avait jeté la clé


Il avait de grosses bottes

Sorties de la boue du matin

Des trous Des trous des trouvailles

Des cartons de cartouchière

Et un sifflet monotone


Il avait l’air fatigué

Pour pénétrer la maison

Pour étaler sur la table

Un sac vide comme un puits

Qui va à la chasse Perd


-15h41-



Il avait un vieux fusil

Une campagne silencieuse

Sauf le brame du cervidé

Et le pas léger du lapin

Et l’oiseau Et les oiseaux


Il avait un sentier

Au matin Mettre les pieds

Dans les traits de la charrue

Dans les mottes Plein les bottes

Dans les champs de la campagne


Il arrivait à minuit

Vers la table juste levée

Avec un lourd pardessus

Et il partait au juste matin

A temps pour perdre sa place


-15h46-



Eloigné de la maison

Par les arbres voir le toit

Le bas du mur La porte en bois

Le ras du jour Le chemin froid

Et il avance du coin de l’œil


Au travers du long finage

Il s’étourdit Et il se noie

Dans les airs éteints de midi

Sortir du bois La croûte de pain

Et poser là Et déposer


Le vieux fusil sans son soldat

La carnassière peu fière

Le pantalon long du gibier

Et la maison Et la maison

Quand y retournera-t-il donc


-15h51-



-Ecrit tôt-Traces de doigts-A la cave-mNIm-28/03/2022-


Un écriteau Une pancarte

Je ne suis plus à vendre

Elle se rendit compte

Elle habitait la maison

Depuis bien deux jours


Elle ne savait pas tout

Sur la clé de la cave

Sur le peuple de l’ombre

Surement d’un autre temps

Sur les traces de doigts


La salle de bain fumait

La douche était crevarde

Le lavabo comme l’horloge

Et le peu de lumière

Par les carreaux cachés


-15h03-



Elle savait qu’auparavant

Ce que l’homme avait dit

La grand-mère éternelle

Le fils de son gendre

Labourer Labourer


Les traces de doigts devant

Les murs rayés de froid

Avec la tache rouge

Résister et se cacher

Le tas de lit en charbon


Les murs noirs de honte

Des branches et des troncs

Des sièges de l’attente

Les oreilles au soupirail

Au printemps tout déraille


-15h08-



Un jour Elle saurait

Des pages écrites Décrites

Au dos du secrétaire

La chambrée de l’ancienne

Un jour sera la sienne


Avec la plume Le noir de charbon

Sur un cahier entier

Sûre de la couverture

Sur les soldats partis

Sur une autre patrie


Deux pièces Deux chambres

Et une cave trop habitée

Des souvenirs d’horreur

Les dessous de la terre d’alors

Elle jeta la clé de la cave


-15h13-



-Radio-Et tu lis-Maison ensemble-mNIm-28/03/2022-


La radio chantait

Au printemps Au printemps

Et ton cœur m’emportait

Ouvrir la porte Oser

Ecouter les salades pousser


La radio du printemps

Comme le jardinier oisif

Comme la fillette Solex

Partir de la pièce fermée

La maison toute retournée


A la radio Mes poumons

Humaient les toutes fleurs

Allumaient la joie de taire

Comment chanter le parterre

A la fenêtre A la fenêtre


-16h10-



L’avait glissée dans sa poche

Elle sifflait tant comme Gavroche

Comme le sosie de la pluie

Comme le solide rayon d’air

Comment t’écouter te siffler


Le printemps Et le cœur

Rejoindre ta main bonheur

Retourner à la maison

Se boire un verre en lampion

Et se creuser de l’appétit


Tu es ma radio favorite

Tu racontes tout Mite que mite

Tu enlèves mon pull over

Tu creuses la forêt d’émeraude

Tu chantes et lis Tu es ma vie


-16h14-



Posée sur le bord de l’évier

J’ai eu l’envie de paresser

De boire l’envers de la rose

De liqueur De sirop de pose

De m’étendre sur le ventre


Les herbes rases grandissent

Et le soleil dans l’hélice

De l’eau coulante et fraîche

De l’éolienne De l’éolienne

Donne ta main que je t’emmène


J’ai éteints la radio rose

Et sommes entrés dans la maison

J’ai enfreins la loi des j’ose

Et sommes entrés L’un et l’autre

Nous avons fait maison ensemble


-16h19-




 

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