mercredi 30 octobre 2019





























-Le vin tourne-
-Il allume la télé-
-mNIm-
-22/10/2019-

En vain Vingt minutes Je vais faire un tour
Je rentrerai dans les fils électricaux
Une maille de l'envers Une taille à l'endroit
Il coupait la haie Avec un faux semblant
Il parlait de fleur qui ne sentait pas la rose
Un grand tour N'arrêtez pas tes manèges
Volâtre au pompon Sculpte les fils de doigts
Attrape à toute vitesse Et refait un tour
L'aigle s'envole Et croise un nuage
Le soleil ne cache pas ses yeux Toute lumière
Et l'homme au bras le regarde et l'attend
Il a pris l'avion Il a fumé toutes ses clopes
Et sa valise transporte un piano d'enfant
Il va falloir accorder nos violons en rond
La terre Il regarde Une étoile Une fleur Une pomme
Et dans les chiffres Sur le tableau à comprendre
Ses cheveux se sont envolés après l'aigle
Il connaît la vitesse de l'avion mais pas son nom
Quel est le nom du coupe-haie et sa vitesse
Quelle est la couleur des vingt minutes
Je ne sais pas encore Ça ne fait que dix minutes

-17h37-































-En vain j'y retourne-
-J'irai éteindre la télé-
-mNIm-
-22/10/2019-

Comment seront les dix dernières minutes
La tête me tourne Le tourneur derviche
Le potier creuse la terre avec ses yeux à doigts
Il plonge dans les profondeurs du cœur
Une belle femme s'observe attentivement
Elle n'a pas de robe Mais de belles dentelles
Le savant va retirer sa sale salopette
Dans l'avion avec sa cravate Et le hublot
Dans sa tunique orange et rouge et range
Il tourne Elle tourne Il tourne la terre
L'enfant avec son doudou Ils se souviennent
Dans quatre minutes J'aurai fait le tour
Les feuilles sont par terre Il faut les amasser
Les coincer dans le fauteuil roulant C'est dur
Les effacer Les feuilles Sur le tableau à chiffres
Compter sur tout le monde pour avancer
Dans les plumes Il est décrit un grand jour
Un jour de vingt minutes sur un fil
Je me souviens aussi des nœuds électriques
Du contact Ça passe Ça s'arrête Débranche
L'avion se pose sur les feuilles L'oiseau ne reviendra pas

-17h47-































-Sans la télé-
-mNIm-
-22/10/2019-

Ici Maintenant La télé est noire Doucement
Je prends un dé de la story cube Noir sur blanc
Je m'en ferai bien un doudou dur
Assis dans mon fauteuil roulant je roule
Je fais le tour du monde J'en rêve encore
Le savant regarde dans sa longue vue
Il voit le tableau noir Sans les chaînes de chiffres
Avec des guillemets et des accolades La lune est triste
Mais il ne voit rien Le savant Comme un corbeau
Il chante l'aigle noir Il hache les mots Les chiffres
Il note sur le bord du tableau L'échelle des valeurs
Plus rien n'a de valeur Il fait nuit noire
Le bleu d'où d'ici maintenant A la télé noire
Le blanc des chiffres cache la hauteur du ciel
L'aigle attrape un sourire Le corbeau croit
Le savant n'y croit pas Il a pourtant la vue longue
Il sait que la vérité est dans le doudou Et la télé
Que tout est mélangé Dans ce que nous avions
Dans nos souvenirs avec le doux Doudou
Le copain qui suit des yeux le Derviche du tourneur
La terre s'est durcie Je mets le doigt dans mon nez
Et dans mon mouchoir Je repars

-18h17-































-Bois si soif-
-mNIm-
-23/10/2019-

A lire les histoires folles de tous les papiers
Entre deux saucisses de Strasbourg Une Morteau
Sans doute pensa-t-elle Je suis au mieux ici
Un petit emballage les coinçait Et balayer l'idée
Que ses copains pouvaient la gêner fut utile
Une ristourne sur l'étiquette Un énorme cadeau
Que la dame dans le caddie mit dans sa poche
Sans regretter l'affaire Un verre ou un vers
La dame ne connaissait pas le poème du jour
Elle avait bu sans soif Avec son or en pièce
Il ne lui restait plus assez pour s'offrir
Nos deux Strasbourgeoises Et la grasse Morteau
et au chaud du caddie Morteau suintait
Et nos petites Strasbourgeoises engraissaient
Alors Que dire de la pièce d'or de la dame
Sinon qu'il fallait un quart de pièce d'or
Pour s'offrir deux sachets de Morteau-Strasbourg
Et ça donne soif Alors vite un verre
Ci gît la dame
Qui se croyait Morteau
Dans la ville de Strasbourg

-20h03






























-Aussi ci gît-
-mNIm-
-23/10/2019-

Je te hais Tu me hais Je te suis Tu me quittes
Voilà la guerre est déclarée A dit la dame
Le bonhomme ne sentit rien Aucune odeur
le vers qui le mangeait se mit à grossir
Bonhomme ne buvait plus Et la grosse dame
L'eau de vie saoula le vers Tout tortillé
Le foie était bon Mais un peu trop gras
La dame était devenue maigre Avec son vers
Elle ressortait par son autre extrémité
il savait la digérer Allez encore un vers
Je te hais Tu le sais Je t'ennuie Tu T'enfuis
Les vers avaient quitté le coin de Ci Gît
Ni le bonhomme Ni la grosse dame Aussi
Ne pouvaient rester en place Là enfermés
Ils avaient des têtes de déterrés Tout bouffés
Avec de grosses joues molles et vertes
Comment vous dire J'aime la terre
Celle qui porte Dans ses fruits
Mais dans ses fruits Il y a le vers
Et j'ai tout mon temps Pourtant la vie Je te quitte

-20h17-




-Peur sans changer-
-mNIm-
-25/10/2019-

J'ai eu peur Il était là Merci La trouille
Merci le risque de mes nerfs Ça se complique
Je ne me souviens plus de la phrase Mais alors
Marcher dans la cour Cuire la soupe
Croquer la nuit à la plaine du vent
Orage Brise les arbres Tombe les forêts
Je suis bien tombé Sur un tronc de cerisier
J'ai eu peur Une bosse devant Aussi
Marcher pour retourner dans la cour
Manger la soupe Les craquements de dents
Retourner à la voiture Sous ma lampe
Éclairer la table Tout le monde est présent
Pourtant la trouille Goûter la vie
La nuit arrache au stylo ses angoisses
Comment craquer devant une ride longue
Pourquoi ne pas savoir ce qui se décrit
Écouter la vitre noire Le lampadaire Le soir
Le coin de la résonance dans mon âme
Je me trouve devant la page pure et vide
Je me doute que tout va être raconté
L'histoire Dormir Le conte Sourire et dire
Et après vous avoir entendu Diminuée ma peur


-20h14-





























-Evonie-
-mNIm-
-25/10/2019-

C'était à l'étage Evonie n'est pas descendue
Elle faisait du bruit sur le plancher là
Là Ici et là Elle tapait à la porte d'entrée
Comment avait-elle fait De là à là Ici
Evonie n'est pas passée par l'échelle
N'a pas pris l'escalier de la cour
N'est pas tombée par la petite fenêtre
Ne s'est pas déplacée sous sa cape de la nuit
La lumière dans la pièce voisine m'éclaire
Le monte-plats ne faisait plus de bruit
Et avec ses trente kilos d'humour et de fuite
S'était glissé dans la cache magique
Et retrouvée dans la pièce voisine Ici là
Là et là La porte du cellier est restée ouverte
Là et là La porte de la cour s'est fermée derrière elle
Là et là Evonie serait bien rentrée Ici
Taper sur la grille Qu'enfin on lui ouvre

Déguisée en princesse Elle n'a vu le prince dans la rue
Ni dans le grenier Où elle n'est pas allée
Ni même dans la vie Sans faux-espoir
Ni quand elle était à l'étage


-20h54-
































-Elle l'a fait noir-Paysage-
-mNIm-
-25/10/2019-

Noir Elle était noire Et lui également
Enfin presque lui Il commençait seulement
Son dos était pétri d'inondations d'amour
Et il tombait bien La pluie a fini par tomber
Elle lui avait caressé sous l'omoplate
Avait continué le long de la colonne
S'était arrêté sur les lombaires durcies
Il avait le dos dur à force de la porter
Quand tous les deux Et ils se promenaient
Ils allaient sur les digues de la forêt
Dans les buissons le long de la ferme
Entre les maisons légèrement éclairées
Noir Elle était noire Après le soir venu
Après les champs labourés de la tornade
Lui avait été jaune et clair En sifflant
Elle continuerait à l'inonder de nature
Lui remuait à peine sous sa peau craquelée
Elle lui venait d'en haut Sous les nuages
Et si le terrain à semer sentait sa force
Lui devint Noir Comme la nuit qui l'enveloppait


-21h57-
































-La robe l'enrobe-
-mNIm-
-25/10/2019-

Dentelles Coton très blanc Transparences
Elle était noire Mais blanche Apparence
Elle lui avait frotté l'arrière de peau
Lui sous la couche d'humus Humait
Elle frottait la toile dans ses mouvements
Juste sous un air frais quand il caressait
Le vent aurait voulu être plus chaud
Lui donner le soleil Lui creuser les reins
Elle lui avait enfoncé le regard Seule
Elle essayait de s'approcher de son sol
Mais que va devenir son silence d'oiseau
Qui va visiter les creux dans les sentiers
Dévisager les croyances à l'orée de l'aube
Début du jour Tes dentelles respirent
Les trous entre les mailles s'agrippent
Les nœuds du très coton se resserrent
Et Elle lui donne son envie de fleur
De pousse-moi dessus De réveille-toi
Et à l'horizon de la promenade belle
Elle n'est plus noire Lui ne la reconnaît plus
La nuit l'a quitté Du crépuscule à l'aurore


-22h49-
































-Rideau sur cour-
-mNIm-
-25/10/2019-

Un docteur fumant Derrière Rideau sur cour
Il a bien fait de ne pas bouger ce jour-là
La vie avait pris l'au dessus Pour une fois
Les oiseaux avaient éteint la musique des arbres
Les renards avaient traversé la nuit en vitesse
Les cadavres des escargots sortis de terre
La lune blanche dans son gilet noir
La plume de l'enfant Evonie était rentrée
Comment pousser la porte des enfers seule
Sans faire tomber les cartes à gratter
Pourquoi vouloir économiser ses pas d'ici
De là De la vie De la santé retombée là
Chacun de prendre la lune Et d'y voir
Evonie avait regardé longtemps le ciel
La dame en noir avait alors retiré sa robe
Lui s'était soulevé comme une révolte
L'ouragan voulait porter Le toit Les tuiles
Les pierres du chemin La paix du lendemain
Et sans s'en apercevoir Le docteur ignorait
Mais il était resté assis sur sa chaise
Quand Evonie intriguée l'observait derrière le rideau


-23h39-

lundi 30 septembre 2019




-Pour l’automne-
-mNIm-
-20/09/2019-

Pour nous C’est l’automne Deux mains Deux pieds
Mais un verre de deux pieds de haut
J’en tombe bien bas de haut Ce jour
Comment reconnaître un bel automne
Peut-être en voyant encore passer le chevreuil
Ou en croisant des graminées et des escargots
Où les nuages passent bien bas Je vous salue
A en croire les zodiaqueux il s’en balance
Mais c’est passé tout près Et être prêt
A voyager sur le sentier des bouses de vaches
A étinceler à coup de lampe de poche La nuit
J’en tombe de haut Bien bas Sur mes jambes
Le pull enfilé contre les airs Malheureux
Le foulard Sans quoi tu ma tordrais le cou
Les savates Non pas les savates Pas les savates
Une bien haute et molle paire de chaussette
Une senteur de parfum de ta main douce
Ma paume touche ta chaleur Mon cœur
Et nous irons encore Comme à la fin de l’été
Jeter nos visages à la fraîcheur du matin
Pousser le temps à ne plus courir les rues
Promenade Dans l’automne Rassasiés de promenades

-20h15-




-Avant de près du feu-
-mNIm-
-20/09/2019-

La dernière ligne droite se rapproche
C’est une côte Cotée à droite Au millimètre
La lime efface la ligne sur ma droite
A force de marcher On croit être prêt
Mais prêts à quoi A marcher Ou à marcher
L’horizon lui Il s’en fout Il est au bout
Il vacille Quand les pas dansent raides
Il s’éloigne de l’envie d’être un jour rattrapée
Quand ça lui arrive C’était celui d’avant
De l’été avec son ciel sans nuageux
Avec sa poussière sur le crâne à cheveux
Avec ses rhizomes Ses pistils Ou Ses racines
Avec l’envie de continuer à te tenir la main
Mais depuis cet automne C’est toi qui me tiens
Qui choisis avec ton cœur Les couleurs d’or
Les odeurs de pluie Sous les rousseurs des arbres
Et quand le temps ne se rapproche pas du printemps
Et que la ligne droite se transforme en courbe
La dernière courbe De la lune Et sa lumière
Et qu’elle va bien la petite bleue près du feu

-20h55-




-L’or seul-
-mNIm-
-20/09/2019-

Hors-sol et bronzée Elle s’était allongée
Comme une tomate Avec son bon goût
Sentait la poudre d’escampette et son cœur
Ruinait mes plaisirs Sous mes papilles
Je m’étais approché Elle s’était endormie
J’aurais voulu lui lire Le conte de ma mère L’Oye
Lui lancer de plus en plus près Le baiser
Son poumon se levait d’aise Sur le banc
Je ne pouvais plus rien dire Tant mon rêve
Et je me souciais du potiron sur sa paille
Et de la figue Sous sa grande feuille sombre
C’est clair Le paysage était noir et triste
Elle était bronzée Sans ses racines bleues
Elle avait Peut-être Oublié les teintes de l’été
Du soleil vu d’en bas De la grappe graminées
Du champ à travers le vent Du temps humide
Je patauge dans le silence de ma carapace
Je plonge dans le puits de tes saveurs toutes
Et le téléphone sonne La nature s’enfuie
Le plombier A finir de recoudre ses tuyaux
Et les fleurs vont pouvoir s’étioler Et mon cœur

-21h52-



-Derrière tes pas-
-mNIm-
-20/09/2019-

Expression à sauver le monde à pied
Expression que j’aimerai tant te dire
Mais tu marches devant tant mon retard
A l’école Déjà Je fuyais les bonnes horreurs
Le ballon me vint Très tôt A dévorer
Des yeux Les cheveux courts des danselles
Les croûtes déformées des voleurs de gendarmes
Le haut des arbres mordus par le soir
Comment trouver plus de plaisir encore
Que de suivre tes pas En balançant les bras
De jouer du manicordion Pour de bon
Trouver les rêves percés par les souvenirs
Mais Les souvenirs Aujourd’hui je les ai oubliés
Je me souviens de ta main droite Sur mon cœur
Du pli Sous la virgule de tes yeux de graine
Ils ont fait pousser en moi Des feuilles d’écriture
Des couleurs bleues de vivre l’ensemble
La musique De la musique au ventre
Et si le courage me manque Pour te rejoindre
C’est le virage de fermer les yeux Pour te vivre
Et ne plus me poser la question de l’automne
Je ne veux vivre que des printemps heureux avec Toi

-22h32-




-Applaudissements-
-mNIm-
-20/09/2019-

Les lunettes rayées voient tous les tambours d’Afrique
Leurs verres teintés de vert tintent clair
Les bleus tentés des bleus n’y voient rien
Ni la marche lointaine Une cruche dans la tête
Ni le sable rond jeté sur le feu du soleil
Ni même à battre les cœurs A battre des pieds
Les lunettes sombres comme une feuille d’arbre
Les tremblements des cœurs A nos rythmes assouvis
Les frappes sèches Les gestes mous De tous les sons
Voici en toi venir l’élan de ton pas relancé
Voilà Tu me tends les bras Tu m’attends là-bas
Dans le pays qui n’a pas d’été Tant le soleil
Dans ma chaussette Plongée dans mes godasses
Comme une fleur Ton sourire m’évanouit
J’arrive à tes épaules et je jette mes doigts
Pour enfin recevoir Au fond de mon espoir
Une couleur humide De la sueur de ma peur
De ne jamais crier Mais quand vas-tu m’attendre
De plonger dans tes yeux Sans tes lunettes
De te voir applaudir Comme tous les tambours d’Afrique

-23h21-